C'est une plante qui a décidément bien des usages : le lin. A l'occasion du FÊNO, l'événement du "made in Normandie" qui s'est tenu tout le week-end à Rouen, une créatrice normande est venue dévoiler son savoir-faire. Fondatrice de la maison Berry, Cécile Vialla utilise désormais le lin... Dans la parfumerie. Découverte.
L'Eau de lin, c'est son nom... Et c'est un parfum qui pourrait devenir incontournable dans notre région. Cécile Vialla a présenté deux prototypes ce week-end, à l'occasion du festival FÊNO. Tous deux, créés en partenariat avec l'Université de Rouen et l'Institut UniLaSalle de Mont-Saint-Aignan. Reste, pour les Normands, à voter pour leur flacon coup de cœur.
Découvrez le reportage de S. Gérain et O. Flavien :
Raconter la Normandie en parfum
Transformer un concept en une essence toute en sensualité... Cécile Vialla n'en est pas à son coup d'essai. Fondatrice de la Maison de Parfum Berry, situé rue d'Amiette, en plein cœur du quartier des antiquaires, la parfumeuse avait déjà proposé un parfum inspiré... De la cathédrale de Rouen !
Mais son nouvel objectif, l'eau de lin, n'était pas pour autant facile à atteindre. Car la plante n'a pas d'odeur. Il fallait donc faire appel au laboratoire des sciences et méthodes séparatives de l'université de Rouen pour mieux décoder la plante.
L'idée était d'extraire les molécules volatiles, de trier celles qui étaient intéressantes en termes de parfumerie, de voir leur seuil d'olfactivité qui est hyper intéressant pour le parfumeur, de donner la liste au parfumeur... Et de voir ce que lui inspire cette liste dans la création du parfum.
Cécile Viallaà France 3 Normandie
Analysé de la fleur à la racine grâce à la chromatographie, le lin a pu révéler tous ses trésors. Les chercheurs y ont trouvé de la vanilline et des notes herbacées. "Il y a du citrus, du céleri, de la camomille, de la verveine et de la fève tonka", liste Séverine Tisse, maître de conférences à l'Université de Rouen. "Il y a évidemment de la vanilline et du linalol, c'est-à-dire un floral frais."
Un packaging local
Si ce mélange donne presque l'eau à la bouche - et l'envie de sentir ces effluves sur la peau - l'eau de lin ne s'est pas arrêtée là pour gagner son statut de parfum 100% Normand. Le packaging a été conçu à l'Institut polytechnique UniLaSalle, à Mont-Saint-Aignan.
L'emballage, à la fois esthétique, réutilisable et recyclable, est en lin... Forcément ! "Pour la partie que l'on a travaillée en laboratoire, donc le socle à base de ciment, l'idée c'est qu'il soit réutilisable", explique Feriel Bacoup, chargée de recherche à UniLaSalle. "Le tube a aussi été travaillé avec un prestataire normand, le groupe Depestele, spécialisé dans le tissage en fibre de lin."
Après deux ans de travail, deux prototypes de l'Eau de lin ont été dévoilés au public. Les Normands ont jusqu'à la fin de l'année pour les départager... Avant une commercialisation prévue en 2024.