VIDÉO - REPLAY. Armada de Rouen 2023 : profiter de l'événement pour sensibiliser à l'environnement

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Une émission présentée par Angèle De Vecchi
Une émission présentée par Angèle De Vecchi ©France 3 Normandie

Pendant 10 jours, on attend 6 millions de visiteurs sur les quais de Rouen, venus admirer les plus beaux voiliers du monde… avec une ambition pour cette année : une Armada verte. Préserver la Seine et ses quais et plus largement nos océans et nos côtes, c'est le thème de notre émission "Armada et environnement" présentée par Angèle De Vecchi.

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Chasse au plastique sur l'ensemble du site, tri sélectif pour les visiteurs, les exposants, les navires et leur équipage, limitation de l'empreinte carbone de la manifestation avec un renforcement des transports en commun et des navires reliés à l'électricité... cette Armada 2023 affiche clairement son ambition écoresponsable.

L'idée, c'est de réduire les déchets à la source. Alors bien sûr, les déchets qui sont produits, on va les recycler. On a l'ambition d'en recycler jusqu'à 100%. Mais idéalement, on va les réduire à la source : nous proposons des "Armacups", des gobelets consignés qui permettent d'acheter des boissons en vrac ou de les remplir dans les fontaines à eau de la Métropole.

Jean-Philippe Brunet, vice-président de l’Armada en charge de l’environnement

Extrait de l'émission "Armada et environnement"

Pourquoi les transports en commun ne sont pas gratuits ?

Amener sa gourde ou utiliser un gobelet réutilisable, oui. Mais n'est-ce pas une goutte d'eau dans l'océan ? Par exemple, pourquoi ne pas être vraiment incitatif en proposant des transports en commun gratuits pendant toute la durée de l'Armada ?

Le mot "gratuit" c'est un raccourci de langage. Il faut bien payer les chauffeurs, les bus, le carburant, la maintenance... (...) Les recettes tarifaires de la Métropole sur les transports en commun, c'est 28 millions d'euros. Si on veut être responsable, il faut à chaque fois dire quand on va vers la gratuité, comment on le finance. (...) Moi je suis responsable de l'argent public. Il n'y a pas d'argent magique.

Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Métropole Rouen Normandie

Extrait de l'émission "Armada et environnement"

L'Armada et la protection des océans

La quantité de déchets plastiques déversée chaque année dans les océans devrait tripler d'ici à 2040 selon les scientifiques.

Comme un écho, le premier jour de cette Armada 2023 était le jeudi 8 juin, date de la journée mondiale des océans. Ce n'est pas un hasard : au-delà de l'événement festif et du folklore, il est urgent d'agir pour protéger nos mers, nos côtes et nos fleuves. 

Car l’Armada, c’est aussi l’occasion pour les habitants de renouer avec la Seine, porte de la mer… de se la réapproprier pour mieux la protéger… puisqu’elle joue ici, en Normandie, un rôle primordial dans l’activité humaine.

Il y a un seul Océan en vérité. On parle de l'océan Atlantique, de l'océan Pacifique mais ils sont tous interconnectés et donc des objets qui sont dans la Seine ici à Rouen peuvent se retrouver de l'autre côté du globe. (...) Il faut que les scientifiques proposent un état de santé de l'Océan avec éventuellement des recommandations et que les politiques s'emparent de ces constats. Il faut trouver un point d'équilibre entre l'activité humaine, économique et la préservation de l'Océan, qui est absolument indispensable pour l'avenir du vivant et de notre espèce.

Christophe Prazuck, directeur de l'institut de l'Océan

Extrait de l'émission "Armada et environnement"

Sensibiliser les jeunes pour s'assurer un avenir

Parmi les voiliers présents pour cette Armada, Le Français. Ce bateau qui a servi à faire de la recherche scientifique au Groenland dans les années 80 accueille depuis 2020 "L'école des pôles". Des élèves de la primaire à la terminale viennent à bord pour parler changement climatique et bonnes pratiques écologiques. 

L'option choisie, c'est l'inverse d'un discours anxiogène. Ça passe plutôt par l'émerveillement des jeunes sur des images polaires. (...) On voit bien les réticences du public plus âgé à changer ses habitudes. Moi, je constate en naviguant avec des jeunes à bord du Français qu'ils sont plus sensibles, je dirais presque naturellement, à ces questions de préservation de l'environnement.

Olivier Mesnier, capitaine du voilier Le Français

Extrait de l'émission "Armada et environnement"

En 2100, 50% des côtes normandes pourraient être englouties par la montée des eaux

Aujourd'hui, deux tiers du littoral normand sont situés en zone d'érosion. Les zones basses sont très vulnérables et déjà des écosystèmes comme les marais se transforment : avec l'arrivée de l'eau salée, les marais d'eau douce deviennent saumâtres et de nouveaux poissons arrivent, il n'y a plus de pâturages...

L'élévation des océans, elle est partie pour des siècles. L'idée qu'on va pouvoir lutter contre la montée des océans est en partie vaine. Et en France, à la différence des Pays-Bas, on a de la place pour se relocaliser. Le paradoxe de nos sociétés, c'est qu'il y a une demande du public pour vivre sur le littoral (suite à la Covid, les chiffres des notaires montent une augmentation de 30% des ventes sur le littoral) alors qu'on sait que c'est là où il ne faut pas venir !

Régis Leymarie, délégué adjoint Normandie du conservatoire du Littoral

Extrait de l'émission "Normandie et environnement"

Il poursuit : "Il faut arrêter dès à présent de construire dans les zones basses, submersibles et après, il faut préserver les écosystèmes qui eux sont capables en grande partie d'être résilients, de changer de nature. Et on sait que les politiques d'aménagement sont très longues à se mettre en place, donc c'est maintenant qu'il faut commencer à les faire."

Et en 2189 ?

Nadège Langbour, professeure de lettres rouennaise et romancière, a publié un roman d'anticipation intitulé : « 2189, l’Armada des exilés climatiques », aux éditions L’Harmattan.

Nous sommes en 2189, 200 ans après la première Armada, les Voiles de la Liberté. On suit les aventures d’une jeune étudiante rouennaise qui va révéler l’existence d’un trafic d’exilés climatiques sur le port de Rouen, pendant l’Armada.

Je ne tiens pas à ce que les événements qui se passent dans mon roman aient lieu, je voulais nous laisser le temps de réagir donc c'est pour ça que je l'ai situé 200 ans après la première Armada. Mais c'est ce qui peut arriver.

Nadège Langbour, autrice

Extrait de l'émission "Armada et environnement"

Vous pouvez voir ou revoir notre émission "Armada et environnement" présentée par Angèle De Vecchi en tête de cet article ou via notre page de replay.

Article écrit avec Angèle De Vecchi.

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