Malgré la prolongation de 2 semaines pour favoriser l'écoulement des stocks, le bilan des soldes d'hiver est mitigé. Moins bon en tout cas que l'an dernier. La faute au Covid et au couvre feu. Exemples à Yvetot (Seine-Maritime) et Cherbourg (Manche).
Dernières heures pour profiter des soldes. Les panneaux et affiches vont bientôt disparaître des vitrines. Une période de prix cassés très particulière, marquée par le couvre-feu et la fermeture des grands centres commerciaux, ce qui n'a pas eu le même succès chez tout le monde. "J'ai fait les soldes et j'ai acheté ce qu'il fallait. C'est le meilleur moment pour faire des affaires", nous indique Didier, un habitant d'Yvetot. "Je n'avais pas très envie de faire les soldes cette année. On ne sort pas beaucoup et on s'habille un peu de la même façon tous les jours. On a moins d'occasions de mettre des vêtements de soirée", nous confie Camille, une habitante d'Yvetot.
Deux semaines supplémentaires pour rien ?
En première ligne, les commerçants déjà fortement touchés par la crise sanitaire. La préfecture a alors proposé deux solutions : ouvrir les commerces chaque dimanche de février et prolonger la période de soldes de 15 jours jusqu'au 2 mars.
"Globalement tout le monde est à peu près satisfait sur la période de janvier, nettement moins sur février... C'est surtout l'angoisse du devenir. Il y a toujours des discussions en cours pour un confinement ou pas", explique Etienne Djelloul, gérant des boutiques "Indigo" et président de la Fédération nationale de l’habillement pour la Normandie.
Le couvre-feu de 18h arrête automatiquement les ventes et la fréquentation à partir de 17h. Ça représente une énorme perte.
15 à 20% de pertes
Les secteurs des loisirs, de l'ameublement et de la maison s'en sortent bien. Mais dans certaines boutiques indépendantes, le chiffre d'affaires en période de soldes a baissé de 15 à 20% par rapport à l'année dernière. "A Cherbourg, la tendance est à 15% de perte en centre-ville. Cela inclus le centre commercial des Eléis et sa galerie marchande qui sont fermés depuis le 1er février. Cela fait chuter les chiffres du centre-ville", explique Florence Kwiatek, présidente de l'Union Cherbourg Commerces.
Acheter local
Dans certaines boutiques indépendantes, le chiffre d'affaires en période de soldes a baissé de 20% par rapport à l'année dernière. Mais avec la fermeture des centres commerciaux non alimentaires de plus de 20 000 m² depuis le 31 janvier, les clients ont été plus nombreux à se rendre dans les petites boutiques indépendantes.
La bonne nouvelle c'est qu'une bonne partie des habitants a suivi et a peut-être consommé plus local que ce qu'ils faisaient avant pour pouvoir les soutenir.
"Certains m'ont confié que certaines personnes n'avaient pas forcément quelque chose à acheter mais par soutien ils venaient chercher quelque chose qui pourrait leur plaire parce que c'est important de continuer à voir des magasins en ville", poursuit Virginie Blandin.
Ces soldes, un peu particuliers, auront au moins permis aux commerçants de vider une partie de leur stock avant d'entamer une nouvelle saison, qui on l'espère, ne sera pas au rabais.