Transat Jacques Vabre 2023 : déjà cinq bateaux en réparation et un abandon

À peine partis du Havre, certains skippers ont déjà renoncé à toute ambition de podium sur la Transat Jacques Vabre. Les Imoca sont eux toujours à quai en attendant une météo favorable. Le point sur la course.

Cinq navires en réparation, un abandon, le bilan des premières heures de cette Transat Jacques Vabre est violent.

Collision peu de temps après le départ

Premières victimes, des Normands en Class 40. Ils rêvaient sans doute de premiers bords plus calmes, mais dès la première bouée, le duo havrais Cédric Chateau et Guillaume Pirouelle a déchanté, sur Seafrigo-Sogestran, après une collision avec un bateau concurrent. Scénario catastrophe, mais inenvisageable pour eux de s'arrêter là, malgré une coque trouée.

Leur bateau a été réparé et est parti par la route pour Lorient, lundi 30 octobre 2023.

Le parcours qui était proposé était quand même très dangereux.

Kito de Pavant

Skipper de Movember

Cette même bouée aura coûté cher à deux autres concurrents, notamment Kito de Pavent, qui met en cause clairement l'organisation après son abandon. "Le parcours qui était proposé était quand même très dangereux avec deux bords de reaching et une bouée spectacle du côté du Havre, avec un virement de bord dans du vent fort, il y avait 30-35 nœuds, de la mer, des bateaux ballastés/déballastés. Une sortie de piste à la première bouée, ce n’est vraiment pas drôle après plusieurs mois de préparation qui s’effondrent."

La tempête et un OFNI

Une fois cette bouée passée, la nuit a également occasionné des dégâts. La tempête Céline promettait de chahuter la flotte, le vainqueur de l'édition 2019 y a laissé son mât, au large de Guernesey !

Ian Lipinski a dû se réfugier à Cherbourg pour remettre son bateau à flot. "Je venais de descendre à l’intérieur lorsqu’il y eut deux chocs en une seconde. Sans doute le fracas du système de barre de flèche puis du mât. On ne sait pas trop ce qu’il s’est passé, mais c’est frustrant, rageant, et c’est un beau gâchis."

Même port de rapatriement pour William Mathelin Moreaux et Pietro Lucianipour. Un objet flottant non identifié (OFNI) aurait provoqué des dommages sur la structure de Dékuple.

Enfin, l'équipage martiniquais Hervé Jean-Marie et Jean-Yves Aglaé a souffert d'un problème de safran et s'était mis provisoirement à l'abri près de Guernesey pour réparer. Ils sont repartis ce lundi matin.

Les Ultimes sont déjà loin, les Imoca toujours bloqués

La Normandie n'est plus qu'un souvenir pour la catégorie des Formules 1 des mers, les Ultimes. Mais même un marin aussi expérimenté et couronné que François Gabart a avoué avoir souffert.

"Le pire c’était au niveau des Anglo-normandes, ça tapait fort. Là, depuis qu’on a passé le front, la mer s’est allongée, la lune vient de se coucher et il fait assez clair avec pas mal de petits cumulus dans le ciel. C’est un très beau spectacle !" Des cinq Ultimes, c'est lui le plus à l'ouest

Pendant ce temps-là, les premiers Ocean Fifty sont arrivés à 10h à Lorient, terme de leur première étape, une mesure pour éviter la tempête. Thibault Vauchel-Camus et Quentin Vlamynck ont terminé avec 45 minutes d'avance sur leurs poursuivants immédiats.

Chez les Class 40, c'est l'équipage Ambrogio Beccaria et Nicolas Andrieu qui fait la course en tête. La flotte longe actuellement le Finistère Nord. Les Rouennais Xavier Macaire et Fabien Delahaye suivent de très près, en 2ᵉ et 5ᵉ positions, le Honfleurais Pierre-Louis Attwell est juste derrière, 7^e.

On suit la météo, la tempête qui arrive.

Organisation de la Transat Jacques Vabre

Les Imoca attendent eux toujours de pouvoir prendre le départ. "On suit la météo, la tempête qui arrive", précise l'organisation qui espère trouver une fenêtre, qui a indiqué, lundi soir, qu'ils ne partiraient pas avant dimanche 5 novembre.

La décision de ne pas les laisser partir dimanche 29 octobre 2023 avait été longuement mûrie par la direction de course qui a passé une nuit blanche à étudier toutes les possibilités. Malheureusement aucune solution n’a pu être trouvée pour pouvoir amarrer les 40 bateaux dans un autre port. 

Vendredi, le Normand Charlie Dalin, l'un des favoris, avait déclaré forfait pour des raisons de santé, sans plus de précision.