Deux ans après une première phase de fouilles, des vestiges gallo-romains, ensevelis sous le parking du musée de Lillebonne, en Seine-Maritime, continuent d'être mis à nu. Quatre semaines de fouilles organisées au mois d'août auront permis aux archéologues d’en apprendre encore davantage sur les environs du théâtre antique. Retour sur leurs découvertes.
"Je peux avoir des seaux les garçons s'il vous plaît ?" Sur la place Félix Faure, en plein centre-ville de Lillebonne, un chantier atypique a pris fin le 25 août dernier. De jeunes archéologues - ou étudiants en archéologie - ont fouillé les lieux durant un mois pour tenter de mettre en lumière de nouveaux vestiges gallo-romains, sur l'exceptionnel site de Juliobona.
Découvrez le reportage d'A. Develay et E. Proença-Pina :
De nouvelles fouilles potentiellement nécessaires
Ce site n’a pas fini de livrer tous ses secrets… Des murs, beaucoup de morceaux de céramiques, et quelques objets du quotidien ont été découverts. "On a trouvé des aménagements, des structures qui sont datées de l'époque romaine", désigne Jonas Parétias, chargé d’étude en archéologie à Caux Seine Agglo. "Là typiquement, ce sont les restes probablement d'un petit bâtiment, dont on a un morceau de mur et peut-être l'angle, et ici une zone avec des cailloux qui s’enchevêtrent."
"L’objectif pendant les fouilles, c’est aussi de trouver du mobilier pour mieux connaître la culture matérielle de l'époque romaine, et dater les couches qu’on a fouillées. Ce peut être un petit manche de canif, une épingle, et ce à quoi tout le monde pense, des monnaies."
Jonas Parétiasà France 3 Normandie
Avant de reboucher ce chantier massif, les jeunes archéologues ont procédé aux dernières mesures, et creusé vite, et profondément, pour la dernière fois. "On a d’abord fait un relevé photographique, et on vient l'appuyer avec un plan qu’on documente à la main", explique Aubin Gravier, étudiant en archéologie et bénévole sur les fouilles de Juliobona. "On essaie de traverser la couche qu'on est en train de fouiller pour voir si on va trouver d'autres bâtiments, d’autres structures", détaille quant à elle Léa Mairaville, doctorante en géoarchéologie.
Les données récoltées au cours de l'été seront ensuite étudiées. Les archéologues estimeront si de nouvelles fouilles sont nécessaires, pour en apprendre encore davantage sur ce site antique exceptionnel. Fondé au 1er siècle sous l'empereur Auguste, ce dernier est devenu un musée gallo-romain incontournable en Pays de Caux.