VIDEO. "J'ai toujours été passionné par le bois". Ce jeune ébéniste cartonne à La Neuville-Chant-d'Oisel

Depuis près de 3 ans, Raphaël Garner fait de sa passion pour le bois son métier. Aujourd'hui âgé de 25 ans, il s'est d'abord formé sur Youtube avant de rencontrer Francis Romon, un ébéniste à la retraite, qui lui a confié les clés de son atelier. Rencontre.

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Aujourd'hui, direction La Neuville-Chant-d'Oisel, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Rouen, où se trouve l'atelier d'un jeune ébéniste, premier prix des Trophées de l'artisanat 2023 catégorie "Jeune entreprise", il y a dix jours !

Du DUT génie biologique à l'ébénisterie

Son atelier ressemble à une caverne d'Ali Baba. Y trônent des planches de chêne où de la résine époxy a été coulée, des petits sapins dédiés aux marchés de Noël, des chaises, des meubles en cours de fabrication et d'autres terminés, contemporains ou plus traditionnels, et un nombre incalculable d'outils et de machines. Dont un tour à bois des années 1930 "qui fonctionne encore très bien".

Cet atelier, je l'avais déjà arpenté. Raphaël Garner est un ami. Sa débrouillardise, sa volonté et sa fibre artistique m'ont toujours impressionnée. Il parle du bois avec une certaine poésie. Évoque la teinte sombre du noyer, les propriétés anti-cancérogènes de l'if et les nervures au cœur du chêne, plus traditionnel, qui forment un motif "comme un pelage de tigre". "Tous les bois ont une personnalité différente. Le hêtre a un grain plutôt fin. Pour des choses contemporaines, c'est idéal, parce qu’il a moins de caractère que le chêne ou le noyer", explique-t-il.

Je conseille les gens en fonction de ce qu'ils veulent ou de l'utilité du meuble. Le châtaignier ou l'acacia, par exemple, résistent beaucoup mieux à l'extérieur que le hêtre ou le sapin, qui ne supportent pas l'humidité.

Raphaël Garner

à France 3 Normandie

Avant de se consacrer à 100% au bois, bac S en poche, Raphaël Garner obtient avec succès un DUT génie biologique. Histoire "d'avoir un plan B". Jusqu'à ce que "l'appel de la forêt" soit plus fort... Et qu'il frappe à la porte de l'atelier de Francis Romon. "C'est mon mentor, en quelque sorte", précise-t-il.

"Au début, j'ai commencé en autodidacte, dans mon atelier chez mes parents, grâce à Youtube. Il y a tellement de tutoriels, on peut apprendre beaucoup de choses sur Internet. Mais il y avait encore pas mal de petites choses que je ne savais pas. Francis m'a véritablement transmis son savoir-faire."

"Il a commencé à me montrer les différentes machines, comment elles marchaient. Il était constamment là, pour ne pas que je me blesse. Ensuite, une fois que j'avais plus d'autonomie, j'ai commencé à travailler un peu plus tout seul. J'ai gagné sa confiance et il m'a passé les clés. On n'a aucun lien familial, et pourtant, c'est comme un deuxième père. Il m'a tellement aidé, tellement transmis de choses...", raconte-t-il, ému.

Une démarche écologique

Fini, donc, le bricolage dans l'atelier familial. Aujourd'hui, Raphaël passe tout son temps dans celui de La Neuville-Chant-d'Oisel. Son carnet de commandes est plein et ses projets, nombreux. Il m'explique notamment sa volonté de valoriser la matière première : "Je travaille avec des élagueurs qui récupèrent des bois soit pas exploités, soit difficiles à trouver, comme l'if, le noyer, le merisier...", liste-t-il.

"Ces bois, on ne les trouve pas tellement en forêt. Ils poussent chez les particuliers et finissent coupés en morceaux de 50 pour faire du bois de chauffage. Alors que parfois, ce sont de très belles pièces. C'est triste. Et grâce à la résine, je peux utiliser des morceaux de bois éclatés ou très abîmés. Elle stabilise le morceau de bois et le rend plus dur. On peut la colorer, la laisser transparente... Cela nous donne une infinité de possibilités. Il n'y a que l'imaginaire qui nous arrête !"

@france3normandie Rencontre avec un ébéniste passionné à La Neuville-Chant-d'Oisel, près de #Rouen. #artisanat #bois #normandie #artisan ♬ son original - France 3 Normandie

Exit, les bois exotiques ou importés. À terme, Raphaël souhaite ne se fournir qu'en bois de Normandie. Un travail de longue haleine : "J'essaie de me sourcer chez des personnes qui ont des forêts. Je fais scier ou je scie moi-même sur place avec une scie à grume, et je fais sécher le bois pendant plusieurs années. C'est un centimètre par an, ça prend un peu de temps... Mais dans quelques années, je pourrai faire un roulement et vraiment utiliser du bois sourcé. J'ai tout l'historique. Ce qui est intéressant, c'est que j'ai l'histoire derrière l'arbre."

Cette démarche lui a permis de recevoir, en septembre dernier, le label éco-défis de la Métropole de Rouen et de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) de Seine-Maritime.

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