C'est un chantier exceptionnel qui se déroule actuellement sur les falaises de Tancarville en Seine-Maritime. Pour éviter de potentiels éboulements sur les maisons situées au pied de la roche, des cordistes de hautes voltiges confortent la zone.
Les falaises crayeuses de la vallée de la Seine présentent des risques d'éboulement récidivant. À Tancarville en 2018, une partie de la falaise s'est effondrée, provoquant la chute de 5 000 tonnes d'éboulis au pied des habitations.
Alors, quand les habitants de la zone ont aperçu de nouvelles failles dans la roche il y a quelques mois, la décision a été prise par la municipalité de déménager les riverains, et de conforter la falaise. Des études du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) et de la Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) ont rapidement montré que les maisons en contrebas de la falaise étaient en danger imminent.
Un chantier à 400 000 €
Après un diagnostic de stabilité de ce pan de falaise de 500 mètres de long, et l'identification des solutions envisagées, la municipalité a engagé de lourds et coûteux travaux de près de 400 000 euros pour sécuriser la zone.
La commune de Tancarville, localisée en bordure de Seine à 30 kilomètres du Havre, présente un alignement de hautes falaises crayeuses sur plusieurs centaines de mètres de long. Ces falaises sont sujettes à l'érosion, et les éboulements rocheux menacent de nombreux enjeux. Il faut donc trouver une parade en étudiant les lieux de très près grâce au travail des cordistes, et de plus loin en étudiant la géographie à l'aide de drones.
Du matériel acheminé par hélicoptère
Pendant 8 mois, les cordistes ont creusé la falaise en profondeur. Depuis quelques semaines, ils forent la roche et enfoncent de larges pieux pour empêcher les éboulements. Un chantier hors norme dans la région. La roche est très friable, et le terrain particulièrement périlleux pour les cordistes.
Généralement, on arrive à mécaniser et à travailler par le bas avec des engins. Là, on est typiquement suspendu avec deux cordes, deux systèmes d'amarrage indépendants pour des raisons de sécurité. Les cordistes ont d'abord déroulé du grillage car c'est une falaise qui comporte des silex qui sont extrêmement dangereux pour les cordes.
Luc Boisnard, fondateur de Ouest Acro
24 000 m² de grillage vont aussi être déployés sur ce pan de falaise, avec du matériel acheminé par hélicoptère. L’entreprise a aussi fait tomber les éperons de roches les plus dangereux.
La première partie des travaux s’achèvera fin août. Les habitants évacués pourront alors retourner dans leurs maisons.
Avec C. Schaffner