Le club du sud-Manche affronte ce mercredi soir, à domicile, le Racing Club de Strasbourg en 8e de finale de la Coupe de France. Pour l'entraîneur des Normands, ce match aura une saveur particulière. Car l'Alsacien emmène ses hommes affronter le club de son cœur.
C'est une saison un peu particulière que vit l'US Avranches, alternant le chaud et le froid, faisant passer ses supporters par toute une palette d'émotions. Des supporters qui, samedi dernier, ont exprimé leur désarroi sur les réseaux sociaux après la sixième défaite consécutive de leur club en championnat face à Châteauroux. "La saison était très bien partie, faut le rappeler quand même", nuance l'entraîneur, Damien Ott, "on a passé six premiers mois très intéressants, très performants même, avec une jeune équipe qui progressait. Là c'est vrai qu'on est dans le dur".
Et pourtant, il y moins d'un mois, c'était la fête au stade René Fenouillère. Car, paradoxalement, malgré la menace d'une relégation en CFA, le club vit actuellement une saison historique. Jamais il n'était allé aussi loin en Coupe de France. Et le match contre le Racing Club de Starsbourg, club de ligue 2, est attendu avec impatience et appétit. "L'enjeu est terrible, il ne faut pas l'oublier: on joue une place en quart de finale de la Coupe de France, c'est quand même énorme !"
Arrivé à l'US Avranches à l'été 2015 après avoir entraîné le club de Colmar pendant 7 ans (après avoir été remercié suite à de mauvais résultas), l'Alsacien Damien Ott a au départ vécu son déménagement en Normandie comme une épreuve. « J’ai l’impression d’être en mission, avec le devoir de travailler, de réparer un truc pour payer les erreurs passées et gagner le droit de revenir. J’ai merdé et on m’a envoyé au séminaire, c’est vraiment ça. », expliquait-il, un an auparavant, à nos confrères du quotidien l'Alsace.
Né à Bâle en 1965, l'homme a fait toute sa carrière, de joueur puis d'entraîneur, dans sa région, l'Alsace, à laquelle il reste profondément attachée. Mais le temps passant a atténué la douleur du déracinement. Et Damien Ott a appris à apprécier les charmes de notre région, une Normandie qu'il a notamment découverte sur son vélo. Quand on lui demande de se définir, avant le match contre Strasbourg, il affirme sans hésiter: "Je suis entraîneur d'un club normand, je suis normand et je ferai tout pour faire bonne figure face à cette équipe".
Reste, qu'outre sa dimension sportive, cette rencontre possède pour l'entraîneur de l'US avranches une saveur toute particulière pour des raisons plus personnelles. "Le club de Strasbourg a toujours été pour moi le club que je supportais quand j'étais petit, j'ai dû voir des tonnes de match à la Meinau, c'est le club qui a fait naître ma passion pour le football donc effectivement c'est toute une histoire, toute une symbolique pour moi".
D'où l'importance pour Damien Ott de faire "bonne figure" face à ce club. "J'espère qu'on ne les accueillera pas juste pour qu'ils fassent leur match, qu'ils se qualifient et qu'ils repartent mais qu'on les accueillera bien dans le sens où ce sera un vrai match de football, dans le sens où il y aura vraiment une compétition à faire, où il y aura un réel enjeu, où on essaiera de proposer une réelle opposition face à ce club qui actuellement deuxième de ligue 2 et qui sera un adversaire coriace."
Reportage de Emilien David et Joël Hamard
Intervenants:
- Damien Ott, entraîneur de l'US Avranches Mont-Saint-Michel
- Hakim Abdallah, attaquant de l'US Avranches Mont-Saint-Michel