Visiter des appartements ou des maisons sans quitter son canapé, c'est ce que proposent de plus en plus de professionnels de l'immobilier. Les visites virtuelles suscitent le désir et font gagner du temps aux vendeurs comme aux acquéreurs.
"On en a fait beaucoup pendant le confinement, surtout quand les logements étaient vides ! Certains ont même pris des appartements sans les avoir visité eux mêmes!" Chez Jourdainne Aktion, une agence immobilière du centre ville de Rouen, les visites virtuelles se sont développées pendant le confinement. Il fallait continuer à travailler, alors l'agence a commencé à proposer des visites via l'application Face Time. Un procédé tout simple, loin d'une image en 3 dimensions, mais qui a séduit et même décidé des locataires à choisir le bien. Bien sûr la collaboratrice prenait davantage de temps pour la visite, un moindre mal en cette période de vache maigre.
L'expérience s'est avérée suffisament probante pour souhaiter la continuer et même la développer, qu'il s'agisse de biens à la vente ou à la location.
Un outil pas toujours rentable
Chez Thillard et Duhamel, la 3D est réservée aux biens d'exception.
C'est un outil pour des personnes éloignées, pour les jeunes aussi, mais rien ne remplace une visite. Je n'imagine pas des personnes acheter un bien de cette façon. On ne le fait que sur des biens d'exception, pas sur le tout venant. Stéphane Bertrem, Directeur de l'agence Thilliard et Duhamel
D'autant qu'une viste virtuelle en 3D ne souffre pas la médiocrité et que le coût de l'opération n'est pas toujours rentable. "On utilise la 3D au cas par cas. Tout n'est pas bon en virtuel. Sur Rouen on a assez peu de très beaux biens. C'est un investissement et il faut des résultats" poursuit Stéphane Bertrem.
Les visites virtuelles dans l'immobilier sont pourtant à la mode ces dernières années, car ce sont des outils indéniables de marketing. Présenter un lieu sous différents points du vue permet une véritable immersion, qu'une photo ne permet pas toujours.
Une annonce avec visite virtuelle est également beaucoup plus attractive et regardée.
Et ne se déplacent que ceux à qui le bien plait vraiment.
Work in progress
Tom Laurent, de Mediastudio à Rouen, réalise des visites virtuelles en 3D pour des agences rouennaises, et surtout parisiennes.
A Rouen, l'immobilier se porte plutôt bien, les agences n'ont pas toujours besoin de cet outil. Le procédé n'est pas généralisé, d'autant que beaucoup de sites internet ne sont pas dévéloppés pour recevoir la 3D. A Paris, ils utilisent la technique aussi pour la location et reprennent la visite virtuelle entre chaque locataire. Tom Laurent, Mediasstudio
Entre particuliers aussi
Eloi Maillefer travaille dans le secteur de Saint Valéry en Caux, et utilise aussi la technologie "Matterport" pour sa société Eooclick.
"J'ai deux types de clientèles, les agences immobilières, et les particuliers qui souhaitent louer ou vendre leurs biens en direct. Cette technologie permet à d'autres acteurs de venir sur ce marché".
La technologie 3D a un coût ce qui explique aussi que le procédé ne se soit pas généralisé dans les agences.
"On propose des forfaits à partir de 120 euros, mais il faut adapter les prix dans l'immobilier en fonction du métrage. donc c'est souvent tout ou rien !"
Visite 3D d'un appartement à Saint Valéry en caux @Eooclick
Avec le développement des plateformes de locations, les particuliers souhaitent parfois se passer d'intermédiaires.
Les visites virtuelles permettent aussi bien de louer un bien saisonnier que de vendre son logement.
Ceux qui vendent leur résidence principale n'ont pas envie de voir défiler les curieux. Ces technologies permettent des visites plus affinées. Eloi Maillefer, Eooclick
La technologie progresse et nos façons de consommer aussi.
Ce qui se fait aujourd'hui dans l'immobilier se décline aussi dans les magasins ou les entreprises, avec la digitalisation des points de vente.