Lors d'un concours de saut d'obstacle en Espagne, un cheval du Calvados a contracté la rhinopneumonie. Le virus est très contagieux. 

 

Toute ressemblance avec une épidémie qui a fait le tour de la planète depuis un an est purement fortuite. Un virus respiratoire très contagieux a été repéré au mois de février en Espagne et en quelques semaines, il s'est déjà propagé dans plusieurs pays d'Europe dont la France en Normandie dans le Calvados. Le Myeloencéphalite - EHV1 est un virus qui ne contamine que les chevaux. La comparaison avec la Covid-19 s'arrête là.

"Mais c'est le même mécanisme. Ça passe de nez en nez et c'est hyper difficile de limiter la propagation, surtout avec les chevaux. Ce sont des animaux très sociaux qui recherchent le contact, explique le vétérinaire équin Barbara Buisson qui est installée dans le Calvados. La gestion d'une épidémie est toujours la même : il faut éviter les déplacements et les brassages pour briser les chaînes de contamination".

Un cas déclaré en Normandie

Un cheval du Calvados a contracté le virus selon le Pôle International du Cheval à Deauville mais il ne fait pas parti des neuf chevaux placés à l'isolement chez eux. Le premier foyer de contamination a été localisé au mois de février à Valence en Espagne où le Mediterranean Equestrian Tour (MET) rassemble traditionellement des cavaliers et des chevaux venus de toute l'Europe pendant plus d'un mois. "C'est une maladie liée à un herpès virus qui circule à bas bruit partout dans le monde. De temps en temps surgissent des foyers épidémiques", indique le patron de Labeo.

En Espagne, c'est le variant neurologique qui s'est propagé. "Le problème, c'est qu'on a un millier de chevaux rassemblés au même endroit. Un cheval qui éternue projette des milliards de particules virales qui vont brumiser l'atmosphère..." Plusieurs écuries normandes étaient engagées dans ces concours comme elles le font chaque année pour lancer la saison. 

"C'est une maladie extrêmement surveillée par le Respe, le réseau de d'épidemio-surveillance en pathologie équine, explique Guillaume Fortier. Il y a quelques foyers de contamination en France (...) il convient aujourd'hui d'être extrêmement vigilant. Un cheval qui a le nez qui coule doit être mis à l'isolement pendant deux semaines. Le personnel doit enfiler des tenues de protection, des blouses jetables et passer dans un pédiluve".

Un confinement pour se protégér d'un virus mortel

La Fédération Française d'Équitation et la Société Hippique Française ont donc décidé d'arrêter toutes les compétitions jusqu'au 28 mars. Dans la Manche, la tournée des grêlons devait débuter le 5 mars à Auvers. Tout tombe à l'eau... "Ce n'est pas drôle mais c'est une bonne décision, reconnaît l'organisateur Alain Hinard que cette maladie inquiète. À Deauville dans le Calvados, "le Pôle international du Cheval Longines annule toutes ses compétitions (Warm-up, Concours d’attelage, CSO SHF, Tournoi de Polo) jusqu’au 28 Mars 2021". 

? TOURNEE DES GRÊLONS ANNULEE / SUSPENSION DES CONCOURS ? Compte tenu de l'épidémie de rhino à laquelle tout le monde...

Publiée par Carentan-Auvers JUMP sur Lundi 1 mars 2021

 

La Fédération Equestre Internationale (FEI) a aussi décidé d'annuler les concours dans une dizaine de pays européen "en raison de l'évolution rapide d'une souche très agressive de la forme neurologique du virus de l'herpès équin (EHV-1). Cette souche (...) a déjà causé des décès équins et un très grand nombre de cas cliniques sévères. Nous devons assurer la sécurité de nos chevaux".

INFORMATION FILIERE EQUINE #rhinopneumonie Suite à l’épisode d’Herpèsvirose à Herpès Virus Equin 1 débutée lors du...

Publiée par Conseil des Chevaux de Normandie sur Lundi 1 mars 2021

 

Aujourd'hui, il n'existe pas de traitement pour soigner ce virus et le vaccin permettant d'en limiter les effets n'est pas obligatoire pour les chevaux de sport (les trotteurs et les galopeurs doivent en revanche être vaccinés pour participer aux courses)  Or, "cette forme neurologique de la rhinopneumonie conduit souvent à la mort, explique le docteur Barbara Buisson. Le cheval n'arrive pas à se tenir debout. Le problème, c'est qu'un cheval qui reste couché plus de six heures écrase ses muscles et ne se relève jamais". 

Des vidéos poignantes circulent sur les réseaux sociaux montrant des chevaux maintenus en position debout par des charriots élévateurs... "C'est l'équivalent de nos lits de réanimation", explique Guillaume Fortier, le directeur de Labeo dont le laboratoire de biologie équine situé près de Caen est une référence en Europe. "Il faut aménager un espace pour laisser le cheval sur ses quatre membres. C'est le seul moyen de le sauver".

 

Une cellule de crise a été constituée au niveau national. Des échantillons prélevés en Espagne et en France ont été envoyés à Labeo. "Nous allons procéder au séquençage et au criblage du virus pour identifier la souche. Cela va prendre cinq à six jours." Il s'agit aussi de s'assurer que les vaccins actuellement disponibles demeurent efficaces. 

Les vaccins existent. Il faut vraiment en finir avec les économies de bout de chandelle. Ce n'est plus possible de transporter des chevaux non vaccinés alors qu'il y a parfois des millions dans le camions.

Guillaume Fortier, directeur de Labeo

L'interdiction des concours et des rassemblements est une précaution qui constitue un nouveau coup dur, un an après le confinement lié à la Covid-19 qui avait déjà paralysé toute la filière. "Nous renouvelons notre appel à la vigilance et au respect des bonnes pratiques afin de reprendre au plus vite l’ensemble des activités dans un contexte déjà lourdement perturbé", insiste la Fédération Française d'Equitation qui recommande "la vaccination et les rappels vaccinaux contre cette maladie pour les chevaux exposés". 

 

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