Vacances de la Toussaint : des réservations en berne par crainte du manque de carburants

A quelques jours des vacances de la Toussaint, les professionnels du tourisme s'inquiètent du peu de réservations dans leurs établissements, qu'ils imputent à la peur des vacanciers de manquer de carburants. A Dieppe, certains hôtels enregistrent une baisse de 50 à 75% par rapport à l'année dernière à cette même période.

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Températures clémentes et cieux dégagés, les vacances se profilent enfin, après 9 semaines d'école ou de travail. Les vacances de la Toussaint sont habituellement celles que l'on passe en France et en famille. On prend sa voiture, et hop direction le bord de mer ou la campagne, avant que l'hiver ne nous pousse à hiberner.
Cette année pourtant la pénurie de carburants a déjoué les plans d'un certain nombre d'entre nous. Faut-il emmener sa petite famille en vacances et risquer de se retrouver en panne sèche sur son lieu de villégiature ? A en croire les réservations en berne dans les hôtels de la côte normande, certains vacanciers ont tout bonnement renoncé. Ce qui désespèrent les hôteliers, comme cette gérante de l'Hôtel Restaurant au Moyne de Saire, à Réville dans la Manche. "On a pratiquement rien, c'est catastrophique. D'habitude à cette période on est à 75% de remplissage, ce qui est pas mal. Là on a que des annulations depuis la semaine dernière. Hier encore, 5 nuitées annulées, et toujours à cause du manque d'essence !", s'agace Florence Carval. L'hôtelière a beau dire aux vacanciers que l'essence ne manque pas dans son joli coin de la Manche, rien n'y fait, la peur de manquer est plus forte. "Quatre chambres occupées sur 19, 4 couverts le soir, on aurait mieux fait de fermer, mais je reste ouvert par respect pour nos clients", poursuit la gérante.
En Seine-Maritime et à Rouen, l'Umih 76, l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie, estime à 50% la baisse de fréquentation des établissements par rapport à l'année dernière.

Des annulations en pagaille

Certains établissements comptabilisent même une baisse pouvant aller jusqu'à 75% de séjours manquants. Eric Tanvet, directeur de l'Hôtel Windsor à Dieppe a le sentiment d'empiler les difficultés depuis quelques années. "On a une accumulation d'évènements, le Covid, les problèmes de recrutement, et à nouveau le Covid. On a pas de moment de répit, et il faut qu'on puisse travailler. On a besoin de clients pour fonctionner, et on a besoin d'une activité pérenne dans le temps, et on arrête pas de nous empêcher de travailler. Il faut que les gens qui sont dans la grève reviennent pour qu'on puisse nous, travailler, et gagner notre pitance".
Sentiment partagé un peu plus loin sur le front de mer, à l'Hôtel Aguado, où Christine Bert-Hevers se désole de la situation. 

Depuis lundi nous ne recevons que des annulations, pour cette semaine en raison des grèves, et pour les vacances scolaires en raison de la pénurie d'essence

Christine Bert-Hevers, directrice de l'Hôtel Aguado à Dieppe

En bonne commerçante, la directrice a pourtant accepté de ne pas faire payer de pénalités aux clients résignés, qui a enregistré 18 annulations sur la nuitée de mardi soir, et qui fait quelques prospectives pessimistes pour les mois à venir. "En plein hiver, imaginez chauffer l'hôtel pour trois clients ! On parle de faire des économies d'énergie, j'aurais l'impression de participer au gouffre énergétique". La gérante envisage même de fermer son hôtel quelques jours cet hiver, ce qu'elle ne fait jamais en temps ordinaire
Trois chambres sont actuellement occupées sur les 55 que compte l'établissement. En revanche l'hôtel est complet les 19 et 20 novembre pour la fête du hareng et de la coquille Saint-Jacques. Difficile de s'y retrouver.

Rassurer la clientèle

Confrontés aux difficultés d'approvisionnement en Ile de France, certains Parisiens imaginent que la situation est partout la même. Les professionnels normands du tourisme ont pourtant de bons arguments à faire valoir pour conforter les vacanciers dans leur séjour. "Avec un peu de pédagogie, on arrive à les rassurer, nous explique Victoria Delafontaine qui gère l'Hotel de la Terrasse à Varengeville-sur-mer, sur la côte d'Albâtre, il n'y a pas que l'essence qui peut être un frein, il y a aussi la pluie ou les grandes marées. On se fait parfois une montagne des choses. Mais ici, nous arrivons à faire notre plein d'essence sans difficultés !" 

A ce jour, 28% des stations-service connaissent encore des difficultés, et manquent d'au moins un carburant. Même si la situation se débloquait dans la semaine, il faudrait encore quelques jours pour réapprovisionner les pompes.
Qu'à cela ne tienne, la Normandie pourrait pourtant tirer son épingle du jeu, avec son bord de mer à proximité de la région parisienne. Les hôteliers espèrent que les gens se décideront à la dernière minute. Sur un coup de tête et le réservoir plein, les vacanciers retardataires trouveront facilement un lieu de villégiature dans la région, pour profiter de cette arrière saison prometteuse.

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