Les personnes de plus de 75 ans et celles présentant une pathologie lourde peuvent à partir de ce lundi 18 janvier se faire vacciner. Mais en Normandie, les réservations ont été prises d'assaut et il faudra désormais patienter quelques semaines.
Si vous avez plus de 75 ans ou que vous présentez une pathologie sévère, vous pouvez désormais vous faire vacciner. Mais pour cela, il va falloir s'armer de patience. Dans les cinq départements normands, la plupart des réservations ont été prises d'assaut. Certains créneaux ne sont pas disponibles avant le 3 février.
"Vous êtes nombreux à rechercher un centre de vaccination près de chez vous pour prendre RDV", indique en lettres rouges le site Santé.fr qui permet de localiser et de prendre rendez-vous dans le centre de vaccination le plus proche.
Pas de rendez-vous avant février
Claude et Catherine, habitants d'Isneauville âgés de 79 et 75 ans, ont tenté de prendre RDV sur internet mais en vain. "On a essayé dimanche, mais tout était saturé. On avait déjà essayé la semaine dernière pour nous inscrire place des Carmes à Rouen et c'était déjà saturé. Quand on appelle, on nous dit de rappeler début février", nous explique le couple.
"Ça me ne surprend pas, je pense qu’il n’y a pas assez de doses et que le nombre de personne qui peuvent se faire vacciner est limité", commente Catherine.
De leur côté, Laurence et Dominique, deux soeurs de 75 et 81 ans, ont pu obtenir un rendez-vous... les 2 et 4 février prochains, soit plus de deux semaines d'attente. "La prise de rendez-vous est assez simple, même s’il faut proposer des dates et un horaire, plutôt que d’avoir un planning des rendez-vous existants", explique Dominique.
"Je me suis connectée vendredi 15 janvier et j’ai un rendez-vous le 2 février dans un cabinet médical du centre-ville de Rouen. La date de la deuxième injection est proposée automatiquement, ce qui évite de revenir sur Doctolib", poursuit-elle. Laurence, quant à elle, aura sa première injection le 4 février.
Faute de doses, le de CHU Rouen contraint de fermer un centre
Au CHU de Rouen, "tous les rendez-vous de vaccination ont déjà été réservés. De nouvelles disponibilités seront accessibles dans les prochains jours", indiquait le site du centre hospitalier lundi 18 janvier.
Faute de doses, le centre hospitalier a été contraint de fermer son centre de vaccination situé au coeur de l'hôpital Charles Nicole. "Les approvisionnements ne sont pas stabilisés", nous indique Rémi Heym, directeur de la communication du CHU.
On est dans le flou.. On ouvre on ferme. On s'adapte en fonction du nombre de doses que l'on reçoit. On ne peut plus vacciner massivement. La priorité est désormais pour les plus de 75 ans et les personnes qui présentent une pathologie grave.
A Petit-Quevilly, le centre de vaccination de l'hôpital Saint Julien est consacré uniquement aux vaccinations des personnes citées précédemment. Les rendez-vous étaient toujours complets ce mardi 19 janvier.Depuis le début de la campagne de vaccination le 4 janvier dernier, plus de 4 000 personnes ont été vaccinées au CHU de Rouen. L'hôpital ne disposerait pas d'assez de doses pour effectuer la deuxième injection qui doit se faire 21 jours après la première.Si de nouveaux approvisionnements le permettent, le CHU de Rouen devrait prochainement ouvrir un nouveau centre de vaccination à Bois-Gullaume, à l'espace Guillaume le Conquérant.
Le CHU de Rouen avait reçu 3 000 doses au début du mois, de quoi vacciner 1 500 personnes. Les professionnels de santé de l'établissement volontaires, âgés plus de 50 ans ou à risque de forme grave ont été vaccinées en premier.
Certains centres réservés aux professionnels de santé
Sur les 53 centres de vaccination de la région répertoriés sur le site de l'Agence Régionale de Santé Normandie, quatre sont encore réservés à la vaccination des professionnels de santé, y compris libéraux, les pompiers et les aides àdomicile intervenant auprès des personnes de ville et d’hôpitaux vulnérables de plus de 50 ans et/ou atteints de comorbidités.
Dans l'Eure, il s'agit des centres hopsitaliers de Gisors et dans Andelys. Dans la Manche, du CH du Cotentin site Cherbourg et dans l'Orne, le C.H.I.C Alençon-Mamers.
La Seine-Maritime et le Calvados ne compte aucun centre de vaccination réservé aux professionnels de santé.
Une répartition des centres controversée
En Seine-Maritime, l'implantation géographique des 15 centres de vaccinations semble controversée. A Barentin, par exemple, aucune vaccination n'est prévue. Les habitants candidats au vaccin devront se rendre à Duclair, commune située à une dizaine de kilomètres de là.
Pour le président de la communauté de communes de Caux-Austreberthe Christophe Bouillon, Barentin et son hôpital spécialisé en gériatrie aurait dû être privilégié. Le maillage des centres de vaccination aurait été réalisé selon lui "sans prendre en compte les spécificités du territoire."
Autour de Barentin et Pavilly, plus de 2 000 personnes de plus de 75 ans qui vont se retrouver en grande difficultés pour pouvoir se déplacer.
"J'ai envie de me faire vacciner mais je ne conduis pas. Si le centre de vaccination n'est pas près de chez moi, je ne vais pas y aller", commente une habitante de Barentin.
Pour faciliter l'accès à la vaccination, une plateforme de covoiturage solidaire sera mise en place dès mardi 19 janvier. L'inscription se fera par téléphone (06 73 36 67 45), mail ou en se rendant directement dans l'une des 9 mairie de Caux-Austreberthe.
Même chose à Villers-sur-mer, dans le Calvados, où des navettes seront mises en place à partir de ce lundi pour emmener gratuitement les habitants se faire vacciner. Pour se faire vacciner les Villersoises et Villersois doivent se rendre à Lisieux, Caen où à Equemauville.
La Normandie, région la plus "vaccinée" de France
Depuis le début de la vaccination en France le 26 décembre 2020, 23 599 personnes ont été vaccinées en Normandie au 14 janvier 2021. Un chiffre qui devrait vite évoluer dans les prochains jours.
En termes du nombre de vaccinations par région, la Normandie ne figure qu'à la septième position, entre autres derrière l'Île-de-France, l'Auvergne-Rhônes-Alpes ou encore la région Grand Est.
Mais apportée à sa population (bien moindre que celle des précédentes régions citées), la Normandie est la plus région la plus "vaccinée" du territoire français avec une part de 709 personnes vaccinées pour 100 000, comme l'indique un communiqué rendu public sur le site du ministère de la Santé.
Le Premier ministre Jean Castex a reconnu que les plus de 75 ans ne pourraient pas être vaccinés "en quelques jours". Le ministre de la Santé Olivier Véran affirme de son côté que "plus d'un million de vaccinations seront réalisées" d'ici fin janvier, entre 2,4 et 4 millions d'ici fin février en France.