Lors de sa visite à Caen, ce lundi 13 décembre, Gérald Darmanin a visité la Maison de confiance et de protection des familles (MCPF), instaurée en janvier dernier. L’occasion de faire le point sur les nouvelles structures de Normandie qui visent à lutter contre les violences faites aux femmes.
Une femme a été poignardée à mort par son mari, samedi 11 décembre, au Havre. C’est le 108ème féminicide de l’année 2021 au niveau national, selon le collectif « Féminicides par conjoint ou ex-conjoint ». Que fait-on en Normandie pour lutter contre ce fléau ? Plusieurs établissements ont vu le jour durant cette année 2021 :
Une Maison de confiance et de protection des familles (MCPF) dans la gendarmerie de Caen
Depuis fin janvier, des Maisons de confiance et de protection des familles ont été lancées à échelle nationale. L’une d’entre elles est née à Caen début janvier 2021. Cette maison est en réalité une cellule spéciale au sein de la gendarmerie nationale.
A Caen, cinq gendarmes ont été sélectionnés et formés spécifiquement pour accompagner les victimes et analyser les faits de violence intra-familiale. En déplacement dans la région, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a visité cette MCPF de Caen lundi 13 décembre.
Les agents de la MCPF mènent aussi des interventions sur le terrain, pour mettre fin à des scènes de violence et réaliser des interventions de prévention en milieux scolaires et auprès de personnes vulnérables.
Un Centre de prise en charge des auteurs de violences conjuguales (CPCA) Seine-Maritime-Eure
Ce CPCA est déployé sous la forme de quatre antennes, situées à Rouen, Dieppe, Le Havre et Evreux. Son approche prend le contre-pied des autres cellules d’aides aux victimes.
Celles-ci visent à éviter la récidive en proposant un suivi psychologique, social et professionnel aux auteurs de violences conjugales. Cette type de structure est chapeauté par des associations locales : Emergence.s à Rouen, Nautilia au Havre, L’œuvre normande des mères à Dieppe et l’Abri à Evreux.
Encore très récent, ce CPCA a ouvert le 1er mars 2021, à la suite d’un appel à projet lancé dans 14 villes françaises (par le Ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances).
Le bilan de fin d’année servira à adapter le développement d’un CPCA dans l’ex Basse-Normandie. Un appel à projet a déjà été lancé.
Le projet d’une Maison des femmes avance dans le bassin d’Elbeuf
La première Maison des Femmes de Normandie sera installée dans le bassin d’Elbeuf. Encore en cours d’élaboration, cette Maison des femmes offrira un suivi médical et psychologique pour aider les femmes vulnérables ou victimes de violences.
Cette Maison s’inspire d’un modèle similaire, déjà expérimenté en Seine-Saint-Denis. Le président du Conseil Régional de Normandie, Hervé Morin, l’avait visité il y a un an.
Suite au Grenelle contre les violences faites aux femmes de 2019, l’Equipe mobile hospitalière d’aide aux victimes de violence (Emhavi) du Centre hospitalier intercommunal Elbeuf/Louviers/Val-de-Reuil (CHIELVR) a été choisie pour son expertise. Créée 10 ans plus tôt, l’unité est reconnue comme dispositif pilote au niveau national dans le travail de protection des femmes.
Pour avancer ce projet d’envergure régionale, une réunion de tous les partenaires du projet sera organisée par la Région de Normandie, mercredi 15 décembre.
Et les autres structures :
Hormis la création de ces récents établissements, chaque département de Normandie dispose aussi d’antennes d’institutions nationales telles que les Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) et les Planning familiaux, disposés à accueillir et aider les victimes.
Cet article n’a pas vocation à être exhaustif. D’autres associations, groupes d’entraides et collectifs féministes existent pour aider de diverses manières les femmes victimes de violences. Tandis que pour porter plainte, les commissariats de Police et de Gendarmerie restent aussi les interlocuteurs privilégiés.