La Commission Européenne estime que si des réseaux câblés ont été cédés gracieusement à Numéricable par des municipalités cela constitue une infraction.
Le service de presse du Commissaire Européen à la Concurrence nous a confirmé que Saint-Junien faisait partie des villes concernées par l'enquête.
Trente-trois villes françaises sont concernées par l'enquête "approfondie" que vient de lancer la Commission Européenne, dont Saint-Junien.
Dans son communiqué Bruxelles estime que "la cession de biens publics à une entreprise privée sans compensation appropriée confère à celle ci un avantage économique dont ne bénéficient pas ses concurrents". Toujours selon la Commission Européenne "Numericable contrôle 99,6 % du réseau câblé français".
Le Maire de Saint-Junien confirme que la commune a été interrogée récemment par la Préfecture à ce sujet à la demande de Bruxelles.
Mais pour lui, il n'y a pas eu ce cession gratuite du réseau câblé de la ville à Numéricable. Le réseau construit dans les années 90 avait d'abord été confié à Vidéopôle, une filiale d'EDF qui avait, entre autres, pour mission de desservir tout le parc HLM.
Numéricable a ensuite racheté le réseau à Vidéopôle. Et récemment, les HLM de Saint-Junien ont gagné un procès contre Numéricable qui refusait de distribuer la TNT dans les foyers HLM de la ville.
L'agence de communication qui gère les relations de Numéricable avec la presse refuse tout commentaire ou contact direct avec un responsable de l'entreprise sur cette affaire.
Elle se contente de rappeler que "seules 200 000 prises sur les 10 millions que Numéricable gère en France seraient concernées par l'enquête de la Commission Européenne".