A elle seule, la safranière de la Font-Saint-Blaise à Fontanières dans l'est creusois assure un quart de la production française, mais de nombreuses autres exploitations, plus petites, ont vu le jour dans la région ces dernières années.
Nous avons posé 3 questions à Hugo Poutaraud. Avec sa compagne, il produit le safran de Freyssinet à Saint-Priest-Ligoure, dans la Haute-Vienne.
Comment se déroule la récolte 2013 ?
Hugo Poutaraud : C'est notre quatrième récolte. Elle a commencé samedi dernier et devrait durer entre trente et quarante jours. Hier, nous avons cueilli 5000 fleurs, aujourd'hui il devrait y en avoir environ 3000. Cette année, nous espérons produire entre 400 et 500 grammes de safran, contre 300 grammes l'année dernière, 150 grammes l'année précédente et 15 grammes la première année !
A quoi est due cette progression ?
Hugo Poutaraud : les bulbes se multiplient chaque année. Nous avons planté 15 000 bulbes, nous en avons 130 000 aujourd'hui. C'est l'hiver, sous terre, que le bulbe travaille, l'été il se repose, et c'est au moment de la récolte que nous découvrons s'il y a eu des dégâts, comme une maladie, ou un pourrissement. Ensuite, l'ennemi de la fleur, c'est l'eau. Il faut planter sur un terrain en pente pour que l'eau coule et ensoleillé au matin pour que la fleur sèche. Pour le moment, nous n'avons pas eu de mauvaises surprises.
Pouvez-vous vivre de votre production ?
Hugo Poutaraud : c'est le but cette année ! J'ai arrêté mon métier de géomètre en février dernier pour me consacrer à la culture du safran. En ce moment, nous récoltons les fleurs, et faisons sécher le pistil qui donnera l'épice. Nous vendons ensuite le safran sur notre exploitation, nous serons également sur les marchés de Noël, et l'été nous vendons des desserts à base de safran sur les marchés de producteurs.
Dans le reportage qui suit, on découvre la récolte du safran de ce jour sur la safranière de Fontanières, dans la Creuse, la plus vaste de France. De nombreux stagiaires viennent s'y former chaque année, attirés par la magie de cette fleur mais aussi par le prix de vente de l'épice, 30 000 euros le kg.
Le reportage est ponctué de plusieurs interviews :
- Aline Pezet, une ancienne commerçante en textile de l'Aisne
- Fabrice Beuf, un ancien photographe du Var
- Véronique Lazérat, la productrice du safran de France