Habitué des coups d'éclats, le périgourdin Hervé Coisnon avait embarqué en juillet dans un avion à Roissy sans billet et en déjouant la sécurité. La Justice souhaite qu'il effectue des analyses psychiatriques avant un jugement. L'intéressé, lui, l'assure : "je ne suis pas fou" !
Hervé Couasnon, dit le "poète escaladeur", qui avait embarqué en juillet sans billet dans un avion à Roissy pour défier la sécurité aéroportuaire, devra subir une expertise psychiatrique avant d'être jugé. Ce Périgourdin de 56 ans devait comparaître jeudi, mais il ne s'est pas présenté au tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis), pour des motifs médicaux. Son procès a été renvoyé au 12 décembre. Pour "l'entrave à la navigation d'un aéronef" qui lui est reprochée, il risque en théorie de 2 à 5 ans de prison.
"Je milite pour la paix et l'espoir"
"Il serait souhaitable qu'une expertise psychiatrique soit réalisée", M. Couasnon ayant fait aux enquêteurs des déclarations farfelues, déclarant notamment connaître "beaucoup de monde au ministère de l'Intérieur et à la DCRI", l'ancien nom des services de renseignement intérieur français, a expliqué la juge. "Je milite pour la paix et l'espoir. Je ne suis pas fou", a réagi M. Couasnon, joint par téléphone. L'homme, qui s'est fait une spécialité de pénétrer dans des lieux interdits et symboliques, avait embarqué dans un Paris-Rome d'Air France le 3 juillet, le jour même où un renforcement de la sécurité dans les aéroports européens était annoncé. Arrivé à Roissy par un vol depuis Bordeaux, où il avait subi les contrôles de sécurité, il a profité du système en vigueur pour les passagers en transit. A l'arrivée de son vol, au lieu d'entrer dans l'aéroport, il est resté sur les lieux et a attendu l'embarquement du vol suivant, pour Rome. Air France a porté plainte.Trahi par un avion surchargé
Une source aéroportuaire avait précisé que le "poète escaladeur" s'était fait passer pour un accompagnateur de personnes handicapées, se plaçant aux côtés d'un employé qui poussait un fauteuil roulant, ce qui lui avait permis de ne pas être repéré. Une fois à bord, "il n'a été repéré que parce que l'avion était blindé (plein) et qu'un passager a voulu s'asseoir à sa place", avait précisé une source policière. Parmi ses coups d'éclat, M. Couasnon a pénétré en 2012 sur le site de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne), ou jeté des tracts depuis des toits proches de l'ambassade des États-Unis à Paris, dont une fois pour "donner son CV" et "parler de la paix" à Barack Obama.En 2003, il était parvenu à s'introduire sur le perron de l'Élysée pour tenter de remettre au président Jacques Chirac le CD d'une chanson qu'il avait enregistrée.