L'Assemblée nationale a voté en deuxième lecture la nuit dernière la future carte de France à 13 régions inscrite dans la réforme territoriale et prévue pour 2016. Le Poitou-Charentes reste fusionné à l'Aquitaine et au Limousin, pour former une grande région Sud-Ouest, la plus grande de France.
L'article 1er du projet de loi, qui prévoit la réduction du nombre de régions métropolitaines de 22 à 13 à compter de 2016, a encore donné lieu à des débats
passionnés et transcendant parfois les clivages partisans, pendant environ six heures. Sur la soixantaine d'amendements défendus pour le supprimer ou le réécrire encore, aucun n'a été adopté.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, a défendu les choix de découpage au nom de la nécessité de donner aux régions la "taille critique" nécessaire pour avoir du poids face à d'autres régions européennes.
Retour à 13 régions
Le gouvernement avait présenté au printemps une première carte à 14 régions, "dessinée sur un coin de table à l'Élysée" par ses détracteurs, supprimée par le Sénat en première lecture puis rétablie mais à 13 régions par l'Assemblée en juillet.En seconde lecture fin octobre, le Sénat avait porté cette carte à 15 régions, mais les députés sont revenus en commission sur ces modifications la semaine dernière en fusionnant de nouveau l'Alsace avec la Lorraine et Champagne-Ardennes, ainsi que le Languedoc-Roussillon avec Midi-Pyrénées.
Pas de Bretagne "historique"
La nuit dernière, les députés mécontents ont échoué dans l'hémicycle à infléchir à nouveau la carte.C'est le cas notamment de certains élus de gauche du sud qui ne sont pas parvenus à défaire la fusion Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées rétablie en commission, au profit d'une fusion de Midi-Pyrénées avec l'Aquitaine.
D'autre part, plusieurs élus bretons, des écologistes à l'UMP, n'ont pas réussi à reconstituer la Bretagne historique" à cinq départements, en incluant
la Loire-Atlantique, enlevée par "un décret de Vichy". Un schéma rejeté depuis le début de la discussion sur la réforme territoriale par Jean-Yves Le Drian, longtemps président de la région Bretagne et proche de François Hollande.