Selon une socialiste d'Ile-de-France, les statuts du parti empêcheraient un candidat de se présenter au delà de trois mandats de président d'exécutif. Or plusieurs ténors locaux sont dans ce cas dont Alain Rousset pour Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ou Jean-Paul Huchon en Ile-de-France.
M. Huchon veut conquérir un quatrième mandat à la tête de la première région de France (12 millions d'habitants, 30% du PIB). Sa première vice-présidente Marie Pierre de la Gontrie réclame aussi l'investiture du PS. Les deux candidats partagent le bilan des dernières mandatures et ne se différencient pas politiquement. Ils seront départagés le 28 mai par les militants.
"La démocratie a besoin de respiration, de renouvellement", a expliqué Mme de la Gontrie sur RTL, qui s'est dite "très frappée" par le passage de relais réussi entre Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo à Paris.
Concernant M. Huchon, Mme de la Gontrie a jugé que "trois mandats, c'est déjà long".
"Les militants PS ont voté sur ce point-là en disant qu'au delà de trois mandats de président d'exécutif, il est temps de passer à quelqu'un d'autre", a-t-elle ajouté. Selon elle, "c'est la règle de notre parti, c'est Martine Aubry qui avait consulté les militants" à ce sujet quand elle était première secrétaire du PS.
Corinne Bord, vice-présidente de la région Ile-de-France chargée de l'administration générale a en retour dénoncé, dans une déclaration à l'AFP, une "argutie qui n'est pas à la hauteur des enjeux". Pour cette proche de Jean-Paul Huchon, la campagne doit se jouer sur des "arguments de fond", pas sur des "arguments de cuisine" comme le statut, l'âge ou le sexe du candidat.
Jean-Paul Huchon n'est d'ailleurs "pas le seul" président de région à briguer un quatrième mandat, a-t-elle noté, citant Alain Rousset, désigné comme candidat à la présidence de la grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, ou encore Jean-Jack Queyranne, candidat en Rhône-Alpes-Auvergne.
Ils ont eux aussi été élus pour la première fois en 1998, "comme Jean-Paul Huchon", et "personne ne s'en émeut", le parti "les a investis sans l'ombre d'un état d'âme", a-t-elle fait remarquer.
Soit la question se pose pour tout le monde, soit pour personne",
a-t-elle insisté.