Alternant(e) recherche entreprise, urgent : témoignages dans les Deux-Sèvres et en Charente

Les jeunes, étudiants ou actifs, sont particulièrement touchés par la crise économique, concomitante à la crise sanitaire. Des milliers d’apprentis recherchent des contrats d’apprentissage dans les entreprises. Témoignages d'une Deux-Sévrienne et d'une Charentaise.

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Marion a 26 ans, et cette jeune femme n’est pas du genre à se tourner les pouces. Originaire de Poitiers, elle obtient un BTS de tourisme en 2015. Elle enchaîne des stages et des petits boulots, mais le secteur n’est pas aussi prometteur qu’elle le pensait.

La jeune femme envisage l’an dernier, une licence professionnelle pour être guide touristique. La formation est annulée "au vu du contexte actuel". Toujours pas découragée, Marion choisit alors de faire un nouveau BTS, dans le commerce cette fois (Négociation et digitalisation dans les relations client). Un secteur, qui, elle l’espère, sera plus porteur. A la rentrée 2021, une place l’attend au centre de formation Alternance Sèvre et Vienne à Niort.

Mais pour y entrer, il faut une entreprise qui accepte de la former tout en la payant au SMIC. "J’ai envoyé plus de 200 mails depuis janvier, 50 appels, je me suis déplacée, je regarde tous les jours, je postule partout, sur les réseaux sociaux professionnels aussi", raconte Marion. Au mieux, on lui répond, "non, c’est trop compliqué en ce moment". Souvent, elle n’a même pas de réponse.

"Cette semaine, j’ai répondu à quarante annonces, j’espère qu’il va y avoir des retours !" soupire la jeune femme. Parmi ces offres, celles de Saint Gobain. Le groupe propose 2.000 contrats d'apprentissage dans toute la France dont 150 en Nouvelle-Aquitaine.

Une vidéo pour sortir du lot

En Charente, à Gond-Pontouvre, Emma Bonneau, 20 ans a hâte de démarrer sa formation à Bordeaux (Ynov Bordeaux) pour un bachelor en communication et marketing (Bac+3). Il lui faut, elle aussi, une entreprise pour faire son apprentissage. "Mes mails n'aboutissaient pas beaucoup, alors j'ai décidé de faire une vidéo pour me faire remarquer ".

Emma s'inspire des épisodes de la série humoristique "Bref" pour faire sa promo. Et la magie des réseaux sociaux a opéré grâce aux 345.000 vues sur Linkedin, 5.000 vues sur Facebook. "Cette fois, ce sont des entreprises de toute la France qui m'ont contactée. Mais je privilégie Bordeaux puisque c'est là que je vais étudier".

Pas de réponse ferme pour l'instant mais Emma a passé huit entretiens, d'autres sont prévus cette semaine. Les réponses sont en attente.

Marion, elle, se dit bien entourée par sa famille, ce qui lui permet de ne pas angoisser plus que de raison. "Mais je pense aux plus jeunes que moi, qui sortent juste du bac, c’est terrible pour eux", dit-elle. La jeune femme n’a jamais cessé de travailler. Entre deux formations, elle a passé sept ans dans une grande surface, à différents postes, où elle a gravi plusieurs échelons.

Des aides jusqu'à 8.000 euros par an pour les employeurs

Déterminée, Marion trouvera toujours un travail, quel qu’il soit. "Les entreprises ne savent pas toujours qu’elles ont des aides pour nous embaucher, c’est dommage". Effectivement, le plan « 1 jeune, 1 solution » prévoit entre 5.000 et 8.000 euros d’aide pour l’emploi d’un jeune dont le contrat est signé avant le 31 décembre 2021.

Marion a elle aussi choisi de faire son CV sur un site Internet dédié, une façon de se démarquer parmi les milliers de candidats.

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