Le socialiste Alain Rousset est arrivé en tête au premier tour des élections régionales dimanche en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (31,5% selon les dernières estimations), devant une union de la droite et du centre en recul par rapport au scrutin de 2010 (entre 25,9 et 28,9%).
En troisième position, le Front national et sa tête de liste Jacques Colombier triple son score par rapport aux précédentes régionales, avec presque 23% (contre 8% en 2010 sur le périmètre de la nouvelle grande région). Bien qu'elle se déclare "au coude-à-coude" avec son adversaire socialiste à l'issue du premier tour, Virginie Calmels, tête de la liste d'union de la droite (Les Républicains-UDI-MoDem-CPNT), enregistre un score décevant puisqu'en 2010 l'UMP et le MoDem, avec des listes concurrentes, avaient totalisé plus de 32% des voix (24,66% et 7,57% respectivement).Et ce d'autant plus que de récents sondages donnaient la première adjointe d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux, également soutenue par François Bayrou, le président du MoDem et maire de Pau, en tête au premier tour. En conséquence, Virginie Calmels a implicitement appelé les électeurs du FN à voter pour elle au second tour afin de faire échec à Alain Rousset, président sortant de la région Aquitaine.
Virgine Calmels est bien au coude-à-coude avec Alain Rousset, voire légèrement devant lui, dans la Creuse, dans les Deux-Sèvres et même en Corrèze, le fief du président François Hollande (29,5% contre 28,9% au PS). Comme en Charente-Maritime, elle arrive en tête en Charente voisine. Mais, elle est en revanche nettement distancée dans le bastion socialiste des Landes (35% au PS, 26% à la droite) et même dans les Pyrénées-Atlantiques, un département pourtant contrôlé par l'union de la droite et du centre (32,8% contre 28,2%). En Dordogne, elle est même devancée par le Front national et ne décroche que la troisième place (32% à Alain Rousset, 24,8% au FN et 23,5% pour la droite).
Le FN en "terre de mission
Globalement, le FN triple son score dans la plupart des départements par rapport au premier tour en 2010, avec une percée notable dans le Lot-et-Garonne où il décroche la première place (31,8%) distançant nettement le PS (26,2%) grâce à une forte implantation dans le monde agricole.Au second tour, dans une triangulaire, Alain Rousset pourrait compter sur l'apport des voix écologistes, la liste EELV de Françoise Coutant obtenant entre 5,2% et 6,0%, en net recul (11,8% en 2010), mais pouvant donc fusionner. Le Front de Gauche d'Olivier Dartigolles, lui, ne dépasserait pas la barre des 5% (entre 4,0% et 4,7% contre 9,50% en 2010) et ne pourra donc pas briguer des sièges sur une liste d'union de la gauche.