Le prix du gaz a augmenté de 12,6 % pour les particuliers, vendredi 1er octobre. Le 1er novembre, il pourrait augmenter de 15 % supplémentaire. Qu’en est-il des professionnels, grands consommateurs de cette énergie ?
Une hausse de 12,6 %, voilà qui ne va pas arranger le pouvoir d’achat. Vendredi 1er octobre les particuliers ont subi une nouvelle augmentation du prix du gaz.
Le prix du gaz connaît depuis le début de l'année une augmentation de 57 %. Pour le groupe Picoty qui suit le cours du gaz au jour le jour, la situation est inédite.
Si on regarde simplement sur la journée de vendredi, il se passe quelque chose que nous n’avons jamais vu jusqu’à maintenant : on a atteint les 100 euros le mégawatt. C’est historique, on a jamais vu un prix de gaz à ce prix-là. D’habitude, le marché est autour de 20/25 euros.
"La préoccupation, c’est le prix, mais également la disponibilité du produit. Aura-t-on suffisamment de produit si on a un hiver froid pour alimenter l’ensemble de nos clients ?", s’inquiète Franck Chenu.
Si cette augmentation touche en priorité les particuliers, certains professionnels pourraient aussi être concernés à long terme.
Des contrats renégociés une fois arrivés à échéance
À Limoges, les porcelainiers sont de grands consommateurs de gaz. Avec des cuissons qui peuvent monter jusqu'à 1400°, la consommation des fours à porcelaine représente 1/3 des charges de fonctionnement de la manufacture Royal Limoges.
"Nous les porcelainiers on est assez peu touchés directement pour le moment parce qu’en général nous avons des contrats de plusieurs années. Mais en fait, c’est une bombe à retardement, car quand les contrats arriveront à échéance, les prix seront renégociés et forcément, augmentés très fortement", explique Lionel Delaigue, directeur de la manufacture Royal Limoges.
Hervé Lepetit est gérant de Flora plantes à Limoges. Cet horticulteur reste inquiet même si lui aussi a opté pour un tarif négocié il y a 3 ans : "Avec notre contrat, nous avons pratiquement divisé par deux le prix du gaz. À l’heure actuelle de ce qu’on voit chez les particuliers, c’est qu’à la fin du contrat, on pourrait monter de trois à quatre fois le prix et là honnêtement ça serait totalement intenable". Il espère donc un retour à la normale à la renégociation de son contrat, été 2022.
Un reportage de RIO Isabelle et BOUTIN Eric