150 000 personnes en France sont victimes chaque années d'AVC, ces accidents vasculaires cérébraux qui provoquent des paralysies, des invalidités et des décés. La prise en charge médicale a fait d'immenses progrès, à condition d'un appel au 15 dès les premiers troubles. Exemple en Haute-Vienne
C'était le 11 septembre dernier. La journée avait pourtant bien commencé pour ce couple haut-viennois marié depuis 63 ans, Lucienne et François Denizou. Mais après le déjeuner, le comportement de François inquiète soudain son épouse.
Il me parlait mais je ne comprenais rien, je lui ai dit arrête de faire le fou comme ça, je ne comprends rien de ce que tu me dis... j'ai eu très peur
J'avais la bouche en biais et puis le voile est tombé, elle m'a assis sur une chaise et a appelé ma fille
Lucienne Denizou appelle aussitôt les secours. Elle a vu chez son médecin des affiches sur les AVC, des caillots qui empêchent le sang de circuler dans le cerveau.
Lucienne a sauvé la vie de son mari : l'accident vasculaire cérébral est rapidement confirmé. Bouche tordue, trouble de la parole, paralysie soudaine d'un membre, ces symptômes doivent inciter à faire le 15, même si contrairement à un infarctus, il n'y a pas de douleur.
Le problème c'est que ça ne fait pas mal, mais il faut s'inquiéter si votre main ou votre bras ne répond plus, si votre jambe se dérobe, il faut s'inquiéter tout de suite
Après une première imagerie médicale, toute une équipe est mobilisée : neurologue, manipulateurs radio, anesthésiste, infirmière… Un cathéter est introduit dans une artère de la jambe du patient pour conduire les instruments jusqu'au cerveau.
François Denizou a ainsi bénéficé d'une thrombolyse, avec un produit qui débouche, mais aussi d'une technique beaucoup plus récente, une thrombectomie, qui permet d'aller chercher mécaniquement le caillot.
Un IRM permet de voir toute la zone du cerveau où le sang ne circule plus, une zone orange responsable des troubles qu'on va soigner en débloquant le caillot,
Tout est protocolisé pour intervenir le plus rapidement possible. L'enjeu est d'éviter que le patient ne soit définitivement invalide.
François Denizou a été traité à peine deux heures après les premiers symptômes. Aujourd'hui il a complètement récupéré, il ne gardera aucune séquelle.
Pour les soignants, la marge de progression c'est encore l'information du grand public qui doit composer le 15 dès l'apparition des symptômes. Car plus la prise en charge est précoce, plus l'espoir de ne conserver aucune séquelle est important.