Une avocate veut poursuivre Bertrand Cantat pour le suicide de Kristina Rady

Me Yaël Mellul souhaite voir poursuivre en justice Bertrand Cantat, pour le suicide de son épouse en janvier 2010. Cette avocate parisienne spécialisée dans les violences conjugales estime que sa mort est liée à des violences psychologiques exercées par l'ex chanteur de Noir Désir sur sa femme.

Me Mellul explique qu'elle agit "en tant que militante" dans cette affaire. Elle ne représente pour l'instant aucune partie, ni une association de défense des droits des femmes, ni même les parents de Kristina. Csilla et Ferenc Rady avaient pourtant donné une interview à Paris Match en novembre dernier évoquant les violences du chanteur contre leur fille. 

L'avocate compte venir prochainement à Bordeaux, où Kristina Rady s'est suicidée au domicile conjugal le 3 janvier 2010. Elle veut "alerter le procureur de la République en lui donnant des éléments qui lui permettraient de se saisir du dossier".
Au moment du suicide, Bertrand Cantat avait été mis hors de cause par la justice. Il était sorti de prison depuis deux ans. Il avait purgé sa peine après le meurtre de l'actrice Marie Trintignant en 2003.

Mme Mellul s'appuie notamment sur le livre de Stéphane Bouchet et Frédéric Vézard "L'amour à mort" (L'Archipel) sorti en juin et dans lequel est publiée la retranscription d'un message téléphonique de Mme Rady à ses parents, en juillet 2009.
Elle semble abattue, présente M. Cantat comme violent, voire "fou", et dit qu'elle "songe à s'enfuir". "A l'examen très attentif de ce message, on voit que pour elle la seule issue c'est le suicide", affirme Me Mellul.



Pour poursuivre l'artiste, dans ces conditions, il faudrait lui appliquer l'article 222-7 du Code pénal, qui réprime "les violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner", et reconnaître ainsi, comme le souhaite Me Mellul, le "suicide forcé" par des violences psychologiques.

"Ce serait inédit", admet l'avocate, qui a déjà un dossier en cours sur ce thème à Lorient (Morbihan). Elle juge "étrange" qu'on "puisse condamner pour harcèlement dans le cadre du travail, mais pas dans la sphère privée", et dit "avoir hâte de voir de quelle manière le parquet de Bordeaux va aborder cette problématique".

L'avocat de Bertrand Cantat, Me Aurélien Hamelle, a rappelé que Me Mellul "n'est mandatée par personne, n'a aucune légitimité et aucune connaissance de l'affaire ou des personnes impliquées autrement que par ce qu'elle a pu lire dans la presse".

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