Les avocats du barreau de Bordeaux avaient décerné leur premier prix Ludovic Trarieux à l'avocat Nelson Mandela, pour son combat exemplaire contre la violation des droits de l'homme. Un prix international créé pour distinguer un de leur pair actif dans la défense de l'égalité des droits.
La scène se déroule dans la salle des pas perdus au tribunal de Bordeaux, devant tous les avocats du barreau.
Nous sommes le 27 avril 1985. Nelson Mandela est en prison, condamné à perpétuité pour la deuxième ou troisième fois. A l'époque il était une figure très controversée. Beaucoup pensaient qu'il était responsable du chaos qui régnait en Afrique du Sud, des attentats contre les blancs.
A Bordeaux même, certaines personnalités, qui avaient décidé de lui décerné ce prix, ont reçu des lettres anonymes. Les accusant de soutenir celui qu'ils considéraient comme un terroriste.
C'est sa fille, Zenani Dlamini, actuelle ambassadrice d'Afrique du Sud en Argentine et au Paraguay, qui s'était déplacée pour recevoir ce prix, doté de 50 000 francs.
Il luttait contre "la violation la plus abominable des droits de l'homme, celle du racisme. Il luttait contre le rejet, la négation de l'autre"- Bertrand Favreau, batonnier de Bordeaux en 1985.