Des professionnels de l'importation de bois ont dénoncé à La Rochelle le "manque de rigueur" des actions de Greenpeace, qui a récemment mené des opérations médiatiques dans la cité rochelaise contre des importations supposées illégales de bois en provenance d'Afrique.
"Il y a des brebis galeuses dans l'exploitation du bois en Afrique, mais elles sont suffisamment intelligentes pour envoyer leurs bois illégaux ailleurs qu'en France", a assuré lors d'une conférence de presse Eric Boilley, directeur de l'association Le Commerce du Bois (LCB), qui regroupe une centaine d'entreprises du commerce national et international des bois.
"Les attaques de Greenpeace manquent de rigueur, ils racontent n'importe quoi", a accusé pour sa part Jean-Jacques Boutrot, importateur de bois rochelais. "Nous sommes régulièrement attaqués, alors que nous faisons le maximum pour importer des bois traçables et légaux. Un de mes lots a été étiqueté illégal par Greenpeace alors que j'avais tous les documents qui prouvaient sa légalité et sa traçabilité", s'est agacé Laurent Angot, qui dirige lui aussi une entreprise d'importation de bois à La Rochelle.
Le 23 juin, des militants de Greenpeace avaient perturbé l'arrivée à La Rochelle d'une cargaison de bois importé de République démocratique du Congo (RDC). Le 22 mai, d'autres militants avaient déjà symboliquement mis sous scellé du bois importé du Brésil et de RDC, pour dénoncer l'inaction de
la France contre l'importation de bois illégal.
Selon l'ONG, entre 20 et 40% du bois importé en Europe est d'origine illégale, c'est à dire coupé dans des zones non ouvertes à l'exploitation. Un règlement européen est en vigueur depuis 2013, mais "rien n'a encore changé" en France, dénonce Greenpeace. Dans la nuit de mercredi à jeudi, l'Assemblée nationale a adopté le projet de loi sur l'agriculture, l'alimentation et la forêt en deuxième lecture. Entre autres dispositions, l'Assemblée a voté un amendement ajoutant la circonstance aggravante de bande organisée pour le trafic de bois illégal à l'échelle internationale, qui est punie de 7 ans de prison.