Pendant la Première guerre mondiale, la base de Rochefort accueillait cinq dirigeables destinés à survoler les mers pour repousser les sous-marins allemands.
A Rochefort, un hangar géant est en décrépitude. Construit en béton armé en 1917 pour les besoins de la guerre, ce bâtiment mesure 150 mètres de long sur 24 mètres de large avec une hauteur de plafond de 33 mètres. Il y a cent ans, il abritait des dirigeables "Piketty" destinés à un usage défensif face à l'arrivée des sous-marins.
"Les sous-marins minaient les entrées des ports et torpillaient aussi les convois qui arrivaient sur La Rochelle et Bordeaux. Pour contrer tout le long du littoral ce danger, la marine a mis en place une surveillance à l'aide de ballon captifs amarrés à des chalutiers. Et lorsqu'un sous-marin était aperçu, un dirigeable décollait pour torpiller le sous-marin", raconte Christian Cabanel, vice-président de l'association Nationale des Amis du Musée.
Un atout pendant la guerre
Cinq dirigeables étaient basés à Rochefort. Ils pouvaient intervenir sur toute la côte Atlantique, de l'Île d'Yeu jusqu'au Pays basque. Dotés d'une autonomie supérieure aux avions militaires, ces engins volants avaient néanmoins une puissance de feu réduite.
Ainsi, aucun sous-marin n'a jamais été détruit par un dirigeable. "Ces dirigeables là avaient un effet dissuasif. Dès l'instant où les sous-marins allemands apercevaient une escorte de dirigeables, ils avaient pour ordre de s'écarter", assure Christian Cabanel.
Des dirigeables instables
La fin de la guerre n'entraîne pas la fermeture de la base de Rochefort. Au contraire, elle devient le principal centre d'instruction pour les équipages de dirigeables.
Mais cette machine gonflée à l'hydrogène reste instable et facilement inflammable. En 1937, l'armé française prend la décision de retirer les dirigeables de ses flottes. A Rochefort, malgré la fin de ces engins, la base a continué à accueillir des avions de l'armée de l'air.