La maison de retraite de Néré, près de Saint-Jean-d'Angély, a été mise sous tutelle par l'Agence Régionale de Santé, à la suite de plaintes sur de mauvaises conditions de travail et des tensions internes, remontées par la CGT. Le syndicat met en cause la maire de la commune.
La situation de crise de l'Ehpad de La Châtellenie, à Néré, petite commune à l'est de Saint-Jean-d’Angély, a connu un nouveau tournant cette semaine. Mercredi 19 décembre, l'Agence Régionale de Santé a décidé de mettre sous administration provisoire la maison de retraite médicalisée, à la suite de fortes tensions internes et à de possibles dysfonctionnements.Des dysfonctionnements qui ont été dénoncés par une partie des salariés. La CGT, qui a alerté l'ARS, organisait une grève, ce vendredi, pour tenter d'attirer l'attention sous les problèmes de sous-effectifs, lourds de conséquences pour les résidents.
Le début de l'histoire chaotique de la gestion de l'établissement de date pas d'hier. En quatre ans, la direction a changé quatre fois de directrice. Pour les familles des résidents, il est temps d’agir :Nous revendiquons simplement que soit pris en compte notre souffrance. Le planning actuel a été fait pour sept personnes, alors que la plupart du temps nous exerçons le travail à cinq. Donc bien sûr il y a des répercussions sur la prise en charge des résidents, et notamment des plus dépendants : pas de douche, confinement au lit…
Pour la CGT, le problème vient de la gestion du Centre Communal d’Action Sociale. À sa tête, la maire du village, propriétaire également de la pharmacie. Le syndicat s'interroge sur les pratiques de l'élue : "C’est curieux d’être tout ça à la fois : maire, présidente du CCAS, propriétaire d’une pharmacie, qui facture ses services à cette maison de retraite. Les conditions sont réunies pour voir apparaître un conflit d’intérêt."Ma mère a 99 ans. Elle est rendue aux couches, il faut la coucher, la faire manger… et pour tout ça, il faut du personnel !
La maire n’a pas souhaité répondre à nos questions.
► Le reportage d'Alain Darrigrand, Franck Levasseur, et Carine GrivetPour l'instant, l'Ehpad est géré par la directrice de l'hôpital de Saintes, en attendant la suite des évènements.