Les viticulteurs manquent de bras. Ils ont besoin de main d'œuvre pendant toutes l'année et pas seulement pendant les vendanges. Les viticulteurs se tournent vers Pôle Emploi pour organiser des séances de job dating et parvenir à recruter.
Même après les vendanges, les viticulteurs ont besoin de bras et peinent à recruter. Il faut tailler, relever et attacher les pieds de vigne, des travaux qui se déroulent en hiver et au printemps.
Depuis plusieurs années, l'agence Pôle Emploi de Jonzac, en Charente-Maritime, organise des séances de job dating consacrées uniquement à la viticulture et adaptées à la période de l'année. Elle a mis en place une innovation cette année avec le premier job dating pour les travaux hivernaux, notamment le relevage des vignes. Ces journées ont pour but de mettre directement en relation les viticulteurs, les demandeurs d'emploi à la recherche d'un emploi stable ou saisonnier et les organismes de formation.
Un besoin croissant de main d'œuvre
La viticulture est, tout au long de l'année, à la recherche d'employés et cette demande ne cesse de s'accroître avec les années en raison de l'extension des domaines.Dans le bassin d'emploi de Jonzac, un recrutement sur quatre se fait dans le secteur de la viticulture mais ces métiers attirent peu. La pénibilité du travail en extérieur et les salaires peu élevés peuvent rebuter les candidats. Pourtant, certains viticulteurs veulent changer l'image du travail dans les vignes en offrant de plus en plus d'emplois stables au détriment des CDD et en améliorant les rémunérations. C'est aussi une façon de se différencier et d'attirer plus facilement les candidats à un emploi. C'est le cas de Samuel Bertrand, à la tête de son domaine depuis une dizaine d'années.C'est le secteur qui recrute le plus sur notre territoire. Il y a un besoin qui grandit avec les années puisque aujourd'hui on a des viticulteurs qui plantent de plus en plus et donc forcément dans les années à venir, on aura un besoin de main d'œuvre qui sera accru.
- Amélie Vincenzaux, Conseillère Pôle Emploi
Pour les candidats, ces avantages peuvent faire la différence car en matière d'emplois viticoles, l'offre est bien supérieure à la demande et de nombreux postes ne trouvent pas preneurs. En 2018, on a recensé 250 offres d'emploi dans la filière viticole, hors intérim, pour tout le bassin de Jonzac.Pour se différencier, on essaye de fidéliser au maximum les salariés pour qu'ils se sentent bien chez nous, qu'ils aient des avantages que d'autres ne donnent pas. On essaye de payer tout ce que l'on peut au niveau du tarif horaire donc bien au dessus du SMIC. On donne des chèques vacances, des primes, des chèques cadeaux, des plans épargne retraite ou d'entreprises.
- Samuel Bertrand, viticulteur
Reportage de Nicolas Elandaloussi, Pascal Simon et Jennifer Russeil :