À quelques semaines des fêtes de fin d'année, les ostréiculteurs de Charente-Maritime sont très inquiets. Leurs huîtres pèsent en moyenne 20 g de moins que celles de l'an dernier et ils craignent que certains consommateurs boudent les étals des écaillers.
En raison d’une mauvaise "pousse" à l’automne que les huîtres de Marennes-Oléron sont plus petites cette année, environ 20 g de moins que l’an dernier. Les ostréiculteurs sont donc particulièrement inquiets en cette période où ils réalisent une grande partie de leur chiffre d’affaires. On estime entre 60 et 70 % le pourcentage d’huîtres qu’il va falloir remettre à l’eau en raison de leur petite taille.
C’est une perte de revenus conséquente et la question qui reste, c’est combien de temps ça va durer ?
Philippe MorandeauPrésident du Comité régional conchylicole de Charente-Maritime
La situation est très préoccupante pour la filière, comme l’explique Philippe Morandeau, le président du Comité régional conchylicole de Charente-Maritime : “On est en fin de cycle, donc on subit et on n'a aucun moyen, aucun levier pour pallier ça. C’est une perte de revenus conséquente et la question qui reste, c’est combien de temps ça va durer ?”
Les pertes financières pourraient représenter près de 150 millions d’euros pour les 900 ostréiculteurs du département. Des scientifiques tentent de comprendre l’origine de cette crise.
Selon Pierrick Barbier, le Responsable scientifique Aquaculture du Centre pour l’Aquaculture, la Pêche et l’Environnement de Nouvelle-Aquitaine (CAPENA), il s’agirait d’un problème de phytoplancton, la nourriture des huîtres. "Si les huîtres n’ont pas assez à manger, elles ne vont pas pouvoir grandir assez. Ce manque de nourriture peut venir de deux choses différentes. Soit il n’y a pas eu de production de nourriture, donc un manque de phytoplancton dans l’eau, soit il y a eu trop d’animaux en compétition pour cette même nourriture."
Le CAPENA devrait commencer une étude scientifique au printemps avec des résultats espérés d'ici à 2026.