Même s'ils sont en baisse, les vols d’huîtres inquiètent toujours la filière ostréicole à l’approche des fêtes de fin d’année. Sur le bassin d’Arcachon, la production fait l’objet d’une surveillance particulière, à l'aide de drones de la gendarmerie nationale.
Une étendue immense et difficile d'accès. 700 hectares de terre au beau milieu du bassin d'Arcachon sont découverts à marée basse. Les nombreux parcs ostréicoles qui s'y trouvent sont parfois pillés par des voleurs d'huîtres. Un cauchemar qui peut coûter cher aux ostréiculteurs, car c'est autant de marchandise en moins à vendre en décembre.
Contrôles aériens
Avec ces poches d'huîtres à perte de vue, difficile de tout voir depuis un bateau. De jour comme de nuit, la gendarmerie quadrille le secteur, et, pour mieux détecter d'éventuels voleurs, utilise des drones permettant de prendre de la hauteur et d'effectuer des contrôles à 360 degrés. Pour accéder aux parcs à marée basse, c'est soit le bateau plat, soit le drone.
A marée basse, le drone permet de nous projeter sur une distance allant de 500 mètres à un kilomètre.
CyrilleCellule drone du Centre national d’instruction défense aérienne de la gendarmerie nationale
Grâce au drone, la gendarmerie relève le numéro de l'embarcation et note les personnes présentes dans les parcs, l'heure de passage, autant d'informations précieuses en cas de vol.
La présence de certains ostréiculteurs sur des sites donnés va permettre d'orienter l'enquête.
Major Jérôme GoussardCommandant de la brigade nautique de la gendarmerie d’Arcachon
"On va s'orienter sur ces ostréiculteurs et procéder à des auditions de témoins, qui permettront de confirmer certains éléments ou pas, poursuit le Major de la brigade nautique d'Arcachon.
Contrôles des marchandises à bord
Par ailleurs, les marchandises des ostréiculteurs sont régulièrement vérifiées. Le jour du tournage à bord du bateau de la gendarmerie, Vincent Eyquem, ostréiculteur de Gujan-Mestras, accepte volontiers le contrôle, d'autant qu'il a déjà subi des vols à sept reprises. " On a un parc ici avec que de l'huître vendable dessus, c'est facile d'accès. À une ou deux personnes, c'est vite volé", explique ce professionnel de la mer.
Si quelqu'un passe avec un bateau, il vous charge trois à quatre cents poches et rentre tranquillement.
Vincent EyquemOstréiculteur de Gujan-Mestras
Ces dernières semaines, pas de recrudescence des vols. Il y en a même moins ces dernières années selon le représentant régional de la filière. Mais chaque méfait reste un coup dur à encaisser, d'autant plus que les vols d'huîtres ne sont pas assurables.
La profession redouble de vigilance à l'approche des fêtes de fin d’année. Les dernières semaines de décembre sont jugées "les plus à risque".