D'ordinaire, dans le quartier de La Grognasse, à Bourcefranc-le-Chapus, en Charente-Maritime, est plus que tranquille. Mais depuis quelques années, les panneaux se font subtiliser à l'instar de communes au nom insolite. Si certains en sourient, la blague commence à irriter la mairie et les habitants du quartier.

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"On en a marre !" À Bourcefranc-le-Chapus, dans le quartier de La Grognasse, les habitants s'agacent. Les vols répétés du panneau "route de La Grognasse" n'amusent plus. Au-delà de la blague douteuse, le vol du panneau amène des tracas pour les touristes qui s'y perdent, les habitants qui ont des difficultés à se faire livrer et la mairie qui pointe des coûts non négligeables.

Un humour vaseux depuis quelques années…

"Le dernier vol date d'il y a plus de six mois et depuis, il n'y a plus de panneau", agacé, Guy Proteau, le maire de Bourcefranc-le-Chapus, a décidé de laisser la route de La Grognasse sans son panneau. Depuis son arrivée aux responsabilités à la mairie, en 2014, il estime à "une dizaine" le nombre de subtilisations du fameux panneau.

Après la décision de ne plus le remplacer, les habitants du quartier en ont même fabriqué un eux-mêmes. Avant que celui-ci disparaisse à son tour. "C'était mignon comme tout, c'était peint à la main. Mais ça n'a même pas duré six mois. Ça me met en colère", s'exclame Colette Guérin. Cette dernière habite le quartier depuis 24 ans, "mais cela ne fait que quelques années que les panneaux disparaissent", témoigne-t-elle.

CARTE - La Grognasse (17)

Une tendance récente dans un quartier ostréicole du nom de la baie qui le borde depuis longtemps. Enfant de Bourcefranc-le-Chapus et président du comité des fêtes de la commune, Jean-Marie Berbudeau raconte : "Selon la légende, il y a un rocher qui s'appelle l'épinette au large de l'île d'Oléron. Il y avait des grosses vagues qui s'écrasaient dessus et faisait un bruit qui "grognait". Car l'île d'Oléron est à une quinzaine de kilomètres et quand les vents d'ouest portent, on entend gronder ces vagues."

...qui n'amuse plus tellement

Malgré cette histoire, au quartier de La Grognasse, on soupçonne que le panneau attire pour toute autre raison que ses origines maritimes. À l'image d'autres communes en France connues pour leurs noms insolites, comme la ville de Poil par exemple, les panneaux du quartier sont victimes de leur potentiel "humoristique". Chacun des habitants y va de son hypothèse : collectionneurs, touristes de passage, adolescents qui s'amusent…

"Au début, on pensait que c'étaient des jeunes, car on a le lycée de la mer à côté. Mais ce n'est pas forcément ça, car on a mis des panneaux à trois ou quatre mètres et on se les fait voler aussi", déplore le maire Guy Proteau. L'édile reçoit les plaintes des habitants du quartier qui ont des difficultés à se faire livrer notamment. "Les GPS ne vont pas jusqu'où on habite sur la route de La Grognasse, c'est parfois difficile quand on attend des invités ou des colis, témoigne Colette Guérin. Mais il y a aussi beaucoup de gens qui se perdent et viennent faire demi-tour chez nous."

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D'ordinaire, dans le quartier de La Grognasse, à Bourcefranc-le-Chapus, en Charente-Maritime, est plus que tranquille. Mais depuis quelques années, les panneaux se font subtiliser à l'instar de communes au nom insolite. ©France télévisions

Face à ces problématiques, la mairie a décidé de bientôt remettre de nouveaux panneaux. Mais Guy Proteau souligne un certain coût pour sa commune. "Ce n'est pas astronomique, mais c'est de l'argent public, pointe-t-il. Un panneau comme ça vaut entre 80 à 100 euros. Cela coûte surtout parce qu'il y a le logo de la commune dessus. Au départ, il y a une maquette qui est faite par l'imprimeur et on ne peut en faire que par lots. C'est une grosse dépense à la longue."

En dépit de cela, le maire ne peut s'empêcher d'en sourire et de voir le verre à moitié plein : "Il y a tout de même une petite satisfaction à ce qu'on parle de la commune !" Au titre de dégradation de bien public, le vol de panneau est passible, selon l'article 322-3 du Code Pénal, de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.

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