C’est l’ambition d’un jeune oléiculteur : produire sur l’île, de l’huile d’olive en agriculture biologique. Une première sur la façade atlantique. De la culture à la mise en bouteille, Arthur Constancin travaille seul dans le respect de l’environnement et de la biodiversité.
Et si l’huile d’olive devenait l’or vert de l’lle de Ré ? À Sainte-Marie-de-Ré, dans le sud de l’île, des rangs d’oliviers façonnent déjà ces nouveaux paysages. Ce sont ceux d’Arthur Constancin, un jeune entrepreneur passionné d’oléiculture.
En 2021, il a planté 4.000 arbres sur 2,5 hectares de parcelles de terre sableuse, classées « Territoire Bio Engagé ». Il faut dire qu’ici, l’ensoleillement généreux est propice à cette culture de tradition méditerranéenne.
Dans ses rangs, Arthur Constancin vérifie la floraison de ses jeunes oliviers. « Il y a la phase du bourgeon, puis celle de la petite fleur jaune qui donnera l’olive ». Avant de parvenir à ce résultat, le jeune homme a passé plusieurs années à tester jusqu’à huit espèces, pour observer leur acclimatation à l’air iodé de l’île.
Des oliviers catalans sous la neige
En 2019, il se forme auprès d’un oléiculteur espagnol. Il apprend les rudiments du métier et fait surtout l’acquisition d’une première oliveraie, située dans les montagnes catalanes. « Ce sont des oliviers bicentenaires, plus larges qu’un humain. L’hiver, il y a entre 15 et 20 centimètres de neige qui, chargée en azote, apporte une vraie typicité à l’huile. » Les premières bouteilles estampillées « Domaine La Nina » sont commercialisées dans quelques supermarchés ou épiceries fines de Nouvelle-Aquitaine.
Le domaine catalan d'Arthur Constancin se trouve dans les Terres de l'Ebre, zone classée Réserve de la biosphère par l'UNESCO en 2013
Une récolte faite à la main
Une huile de caractère qui doit autant à son terroir qu’à la méthode agricole employée par Arthur Constancin. Très attaché au respect de l’environnement, il n’utilise ni engrais, ni pesticides et fait tout à la main. Les fruits récoltés tôt le matin sont acheminés au moulin pour être pressés à froid dès midi. Un processus qui permet de préserver les qualités gustatives et nutritionnelles de l’olive, véritable concentré d’anti-oxydants, les polyphénols.
Des convictions qui exigent un travail assidu et rigoureux. L’oléiculteur, diplômé en gestion administrative des entreprises, travaille seul à chaque étape. Et tient à ce que L’Oliv’Ré soit en tous points une entreprise responsable.
Les premières bouteilles en 2024
A Sainte-Marie-de-Ré, les premiers fruits sont espérés en 2023. Arthur Constancin recherche encore le moulin où sa récolte sera transformée. Il faudra donc être patient pour goûter la première huile d’olive 100 % rétaise.
Reportage de Valérie Prétot, Pierre Lahaye et Mailys Gimenez