Sur l’île de Ré, des propriétaires de mobil-homes craignent d’être expulsés

Sur l’île de Ré (Charente-Maritime), des propriétaires de parcelles privées sont dans le collimateur de l’État. Leurs mobil-homes, installés pour certains depuis les années 1980, ne sont plus autorisés. Ils craignent l’expulsion.

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“Où allons-nous stocker ce gros mobil-home ? Il est intransportable !” Lydia est désemparée. Parisienne à l’année, cette retraitée a acheté son bien il y a trente ans à La Couarde-sur-Mer (Charente-Maritime) pour profiter de l’île de Ré en toute quiétude. Mais aujourd’hui, elle et les 43 autres propriétaires de la zone du Fonds des Airs n’ont plus le droit de construire de mobil-homes sur leur parcelle. Ils craignent à terme d’être expulsés.

A la création de cette zone préservée de quatre hectares, dans les années 1980, seules les caravanes étaient autorisées. Mais les mobiles-homes se sont très vite imposés. Une situation illégale du point de vue de l'Etat.

“On fait vivre la population locale et les commerçants !”

L’association du Fonds des Air conteste cette situation depuis 2016. “On paye une taxe foncière et une taxe d’habitation sur ces 7m2 !”, souffle Lyliane Marchon, présidente de l'association. Avant d’ajouter : “Certes, ce n’est pas grand chose mais quand même ! On fait vivre la population locale et les commerçants.”

Un mobil-home comme celui de Lydia coûte 70 000 euros. Un investissement qu'elle risque peut-être de voir un jour s'envoler. “On l'a acheté, on a eu toutes les autorisations de la mairie. Je ne vois pas pourquoi au bout de trente ans on nous demanderait de partir… c'est impensable”, dit-elle, très émue.

Ce mobil-home représente beaucoup d’affection pour nous, on a travaillé pour l’avoir ! On aimerait le garder pour nos enfants et nos petits-enfants.

Lydia Lavot, propriétaire d'un mobil-home dans la zone du Fonds des Airs (La Couarde-sur-Mer)

Une bataille administrative

Aujourd'hui le maire de la Couarde-sur-Mer, Patrick Rayton, se retrouve dans une impasse : “Humainement, c’est une situation quand même complexe”,confie-t-il. “Des gens qui sont là depuis 40 ans, qui ont passé une partie de leur vie, pour certains, et de vacances pour d’autres, ici. On leur dit aujourd’hui c’est fini. Alors, c’est le propre du droit, il évolue… mais comment fait-on pour gérer ça ?”

L'affaire a été portée au tribunal administratif de Poitiers par l'association, qui l'a perdu. Un recours est en attente de jugement. 

Reportage de E. Cocq, A. Lassiaille, L. Pennes.

 

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