Depuis le début de la semaine, les équipes de déminage de La Rochelle ont entrepris la destruction de 3 000 obus. Ces munitions ont été découvertes par deux promeneurs, l'année dernière, dans un bunker datant de la Seconde Guerre mondiale, sur la plage de la Coubre entre La Tremblade et Royan..
“3, 2, 1, FEU !” Sur la plage de la Coubre déserte en ce matin de mars, l'ambiance n'est pas à la baignade ou au farniente. Une équipe de démineurs de La Rochelle est en mission pendant toute la semaine. Objectif : détruire des projectiles datant de la Seconde Guerre mondiale, découverts dans un bunker environnant de ce secteur de Charente-Maritime.
C’est un chantier explosif : une seule détonation suffit pour détruire 600 obus. "Nous avons fait une opération de destruction en fourneau. C'est-à-dire que nous avons creusé un trou à 2,5 / 3 mètres de profondeur", détaille Olivier, chef de mission.
Une découverte inattendue
"De là, nous avons enfoui nos munitions, qui sont dans des caisses. Dans ces caisses, on a rajouté une mine antichar, qui fait office d’explosif. Une mine antichar, c'est sept kilos d’explosif", précise le spécialiste.
"On a relié un cordon de laiton, comme un câble électrique contenant de l’explosif. Sur lequel, par l’extérieur, on va venir relier notre ligne électrique, associée à un détonateur. Ce détonateur va être en contact avec l’explosif pour initier l’ensemble des charges."
Ces obus ont été découverts par un père et son fils l’été dernier. Ils proviennent d'un bunker construit par l'Allemagne nazie, toujours en cours de fouille. Pour le moment, il en contiendrait environ 3 000, dont la plupart vont être détruits.
On va essayer d’enlever le maximum et de murer par la suite.
Claude Claresse, chef du centre de déminage de La Rochelle
Signalement auprès des institutions
En tout, six démineurs sont mobilisés sur cette opération. "Les équipes fonctionnent avec des couloirs, et on progresse au fur et à mesure comme dans un champ de mines, explique Claude Claresse, chef du centre de déminage de La Rochelle. On récupère ces munitions pour les mettre dans des caisses. Une fois qu’il y en a à peu près 250-300, on les déplace sur la plage et on les fait péter."
Dans le Poitou-Charentes et quatre autres départements, les équipes de déminages détruisent 15 à 25 tonnes d’obus par an. "Il y a aussi d'autres bunkers sur l’île d’Oléron : des plus petits, avec de gros obus français, poursuit Claude Claresse. La mer avance et les bunkers s’effondrent : on retrouve les obus en dessous. Dans le dernier, on en a sorti 275."
En cas de découverte d'obus, le responsable préconise de "déclarer les faits à la mairie, la gendarmerie ou le commissariat". "À partir de là, les services d’ordre nous préviennent par le biais de la préfecture, qui nous font une demande d’intervention."
Opération déminage avec le reportage de notre équipe sur place à La Tremblade : Estelle Farge, Sylvain Velluet et Alexia Rouy