47 arbres menacés d’abattage par un projet immobilier. Mobilisation dans le quartier Notre-Dame de La Rochelle

Les dizaines de tilleuls situés sur le parking du site Enedis de La Rochelle vont-ils résister à la pression immobilière ? Début août, Vinci Immobilier a déposé un permis de construire qui prévoit un complexe de 130 logements et 150 chambres étudiant sur la parcelle située en centre-ville.

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Les tilleuls, vieux de plusieurs décennies, ont largement pris racine sur la parcelle du bâtiment administratif Enedis. Située derrière le lycée Fénelon, en centre-ville, la surface de 4 000 m² arborée est exceptionnelle.

Depuis plusieurs années, il est prévu qu'un ensemble immobilier doive succéder à l’actuel site ENEDIS proche du cœur de ville et la question du devenir de l'ensemble de ces arbres est depuis posée.

Un permis de construire a été refusé par la municipalité en 2020 pour le motif qu’il prévoyait une nouvelle résidence séniore, une de trop dans le secteur, a jugé la ville. Depuis, la mairie de La Rochelle cherche à donner de la cohérence au projet à venir. En 2021, des riverains volontaires ont pris part à plusieurs ateliers de concertation. L'enjeu environnemental de limiter l’empreinte carbone, en préservant les arbres et réhabiliter l’immeuble plutôt que de le détruire, était la principale préoccupation des participants.

Une pétition qui dépasse les 2 400 signatures

En août dernier, sans être plus averti de l’avancement du projet, des riverains ont appris qu’un nouveau permis de construire avait été déposé en mairie par Vinci Immobilier. Selon nos informations, celui-ci prévoit un complexe de 130 logements et 150 chambres pour étudiants, une emprise qui forcément impactera la parcelle arborée de 4 000 m².

CARTE Site du projet immobilier Marcel Paul

"Sauvons ce patrimoine arboré"

Craignant d’être mis devant le fait accompli, l'été dernier, des habitants du quartier ont décidé de se constituer en collectif sous la bannière "Tilleuls La Rochelle". Ghislaine, médecin généraliste à la retraite, en est depuis la porte-parole. La pétition, lancée dans la foulée, sur internet début octobre, a maintenant dépassé les 2 400 signatures. "Se priver de ce patrimoine arboré va à contre-sens de l’objectif de "Territoire zéro carbone, 2040" fixé par le maire Jean-François Fountaine", estime la porte-parole. Il faudrait, selon elle, multiplier au moins par deux la surface végétale de La Rochelle pour commencer à juguler les effets caniculaires en ville.

Pour bien faire, il faudrait 30 % de surface arborée pour limiter l'effet dévastateur des canicules. C’est un problème de santé publique.

Ghislaine

Porte-parole "Tilleuls-La Rochelle"

La parcelle constituée d’alignements de tilleuls plus que trentenaire et en bonne santé est à ses yeux un petit poumon vert dans la ville dont il ne faut pas se priver. Mieux que de jeunes arbres ne le feraient, ils pompent le dioxyde de carbone présent dans l'atmosphère. Des endroits comme celui-ci sont de véritables "Îlot de fraîcheur", ajoute-t-elle.

La ville de La Rochelle ne dit pas autre chose sur son site internet, elle expose que devant l'urgence climatique "Créer des îlots de fraicheur et réduire les ilots de chaleur" sont des priorités et mentionne que les îlots existants sont à valoriser ou à améliorer.

Préserver l'espace boisé qui est situé à l'angle des rues Armos Barbot et Marcel Paul, semble faire cause commune et pourtant, c'est bien la mairie que vise la pétition. Il y a quelques jours, une lettre a été adressée par le collectif "Tilleuls La Rochelle" à tout son conseil municipal pour rappeler aux élus, d'une ville supposée résiliente, leurs obligations de santé publique face aux dérèglements climatiques.

Il s'agit de mettre les élus devant leurs responsabilités, si jamais le permis de construire accordé à Vinci Immobilier, prévoyait en partie ou en totalité l'abattage des tilleuls.

Dans les colonnes de nos confrères de Sud-Ouest, en mai 2022, Chantal Vetter, maire adjointe, en charge de la Nature en ville, regrettait que les arbres de la parcelle du site Enedis n'aient pas été répertoriés et protégés par des documents d'urbanisme et admettait que "les arbres sont devenus un sujet très sensible". Récemment, le projet de l'abattage d'arbres pour le tracé de l'A69 ne lui a pas donné tort.

Vinci Immobilier et la ville proposent, le 7 décembre à 18h, salle de l’Oratoire, pour une réunion publique dite de restitution. C’est Néorama qui animera la réunion. Mandatée par les promoteurs immobiliers, la société bordelaise s’est faite une spécialité en concertation.

En fonction de la nature du projet qui sera dévoilé lors de la soirée et l’ampleur de son impact sur les Tilleuls, Néorama dit s’attendre à devoir jouer les modérateurs face aux quelque 2 400 signataires de la pétition, entre autres.

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