Olivier Falorni a défendu jeudi sa proposition d'installer des caméras dans les abattoirs, assurant que "le risque de flicage pour les salariés ne tient pas". Cette proposition de loi "relative au respect de l'animal en abattoir" était examinée hier jeudi à l'Assemblée.
Je ne comprendrais pas que ma mesure soit rejetée ce soir parce qu'elle est équilibrée, et elle est efficace".
Olivier Falorni.
"Le risque de flicage des salariés ne tient pas puisque la direction de l'établissement n'est pas destinataire des images.", pour le député de Charente-Maritime. Les destinataires des images seront les services d'inspection vétérinaires et Olivier Falorni a encore précisé que "toute utilisation ou divulgation des images pour d'autres fins que celles de la maltraitance" serait condamnée "par 5 ans d'emprisonnement et 300.000 euros d'amende".
En décembre, sur proposition de certains écologistes, des centristes et LR, l'article visant à rendre obligatoire l'installation de caméras dans toutes les zones où des animaux vivants sont manipulés a été supprimé en commission des Affaires économiques, pour des raisons de coûts et de "pression" sur les salariés. Les socialistes s'y sont également opposés, certains se prononçant plutôt pour une expérimentation.
Dans un courrier commun, dix ONG de protection animale, dont les fondations 30 millions d'amis et Brigitte Bardot, le CIWF et L214, ont appelé les députés à soutenir l'amendement d'Olivier Falorni afin que la proposition de loi sur l'abattage ne soit "pas vidée de toute substance".
La polémique persiste
L'interprofession française des abatteurs et découpeurs industriels, Culture viande, a déclaré dans un communiqué que "la protection animale à l'abattoir n'est pas une affaire de caméras". Elle assure qu'imposer des caméras "reviendrait à dire que tous ces hommes et ces femmes, salariés d'entreprises et contrôleurs des services vétérinaires de l'Etat, ne font pas, ou mal, leur travail".En septembre, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll s'était dit favorable aux caméras de surveillance dans les abattoirs, "dans le respect des salariés". La proposition de loi prévoit également la mise en place d'un Comité national d'éthique des abattoirs et d'un comité local de suivi auprès de chaque abattoir.