La période de sécheresse que nous traversons dans la région, les mesures du Plan Climat présentées par Nicolas Hulot, le ministre de la transition écologique font ressurgir le débat autour de la préservation de l'eau et du changement de modèle agricole pour l'économiser.
Benoît Biteau se définit lui-même comme "paysan agronome" et a été vice-président de la région Poitou-Charentes avant d'être élu au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Dans sa ferme de Charente-Maritime, il a décidé de mettre en œuvre toute une série de mesures destinées à limiter au maximum l'usage de l'eau tout en restant dans un modèle économique suffisamment rentable et productif.Ce fils de maïsiculteur a tout d'abord choisi de changer de production et a abandonner le maïs trop consommateur d'eau pour cultuver des céréales.
Dans ces champs, il a planté des rangées d'arbres pour capter et redistribuer l'eau à ses cultures tout au long de l'année.
"Les arbres permettent de faire circuler l'eau vers les nappes phréatiques par leurs systèmes racinaires et en été les mêmes arbres, dont le système racinaire est connecté à la nappe phréatique font remonter l'eau jusqu'aux cultures intercalées entre les rangées d'arbres" explique Benoît Biteau.
Ce militant de l'alternative agronomique et écologique a également décidé de ne plus labourer ses parcelles et enrichit sa terre en carbone et azote avec un couvert végétal après les récoltes.
Pour aller jusqu'au bout de sa logique, il sélectionne des semences moins gourmandes en eau et plus résistantes à la sécheresse et associe dans ses champs, céréales et légumineuses fixant l'azote de l'air.
Ce "paysan agronome" charentais a adressé une lettre au ministre de la transition écologique pour lui présenter les différentes alternatives qu'ils a réussi à mettre en place et exprimer et le souhait d'un modèle agricole moins subventionné.
Anne-Marie Baillargé, Pascal Epée et Josiane Etienne ont rencontré Benoît Biteau dans sa ferme de Sablonceaux en Charente-Maritime.