Après deux semaines de confinement automnale, la Préfecture de Charente-Maritime fait le point sur le respect des règles sanitaires dans le département. Le temps de la pédagogie est apparemment révolu.
En temps normal, accoudés au zinc du café du commerce, fermé pour cause de pandémie, les habitués auraient résumé la situation d'un très légitime "on n'est pas sorti de l'auberge !". Dès hier, dans les colonnes du journal Le Monde, Jean Castex, avant même son intervention télévisée de ce jeudi, préférait, lui, une métaphore plus littéraire : "pas le moment de desserrer la bride". Un message du premier ministre promptement relayé au galop sur le terrain avec, à La Rochelle, des contrôles inopinés en plein centre-ville. Tous les automobilistes étaient sommés de présenter une attestation valide pouvant justifier de leur déplacement. L'occasion surtout pour le préfet de Charente-Maritime de tirer un bilan, devant caméras et micros, des deux dernières semaines.
Nicolas Basselier a donc dévoilé les dernières statistiques du confinement saison 2 ; depuis le 30 octobre, 5831 contrôles (police, gendarmerie, polices municipales) ont été effectués, ce qui a donné lieu à 725 procès verbaux. A part sept infractions constatées dans des établissements accueillant du public, il s'agit essentiellement de problèmes d'attestation et de non-port du masque. Si le préfet constate que, globalement, les charentais-maritimes se plient aux nouvelles mesures sanitaires, il déplore toutefois certains " comportements inciviques" alors que "la pression sur le système de soin est maximale". Ainsi, à Oléron, ce surfeur cueilli au creux d'une vague (la deuxième ?) par les gendarmes avec un faux certificat médical... L'appel du large sûrement.
Nos concitoyens doivent comprendre que la réussite du confinement dépend de la responsabilisation de chacun. Nous sommes tous acteurs de la lutte contre le COVID et c'est en respectant scrupuleusement ce nouveau confinement que nous pouvons espérer obtenir le plus rapidement possible un assouplissement de celui-ci.
"Le premier confinement, c'était complètement infantilisant."
Soleil aidant cependant, sur le front de mer de Châtelaillon-Plage ou le vieux port de La Rochelle, ces derniers jours, seuls les visages masqués rappelleraient à l'étourdi qu'un méchant virus à quelque peu compliqué cette inoubliable année 2020. Promeneurs ou joggeurs, chacun a une bonne raison de s'offrir un salutaire bol d'air. Alors certes, ce sexagénaire confesse que sa balade jusqu'au marché l'emmène "à un kilomètre trois de son domicile" et, plus loin, cette femme qu'elle dépasse, elle aussi, parfois le périmètre règlementaire. "Mais le premier confinement, c'était complètement infantilisant et débile", s'emporte une autre marcheuse, "interdire l'accès à la plage ! Au moins là, c'est un peu plus intelligent".
"Des soirées dans des lieux privés."
Car il faut bien l'avouer, beaucoup sont tentés de jouer un peu avec la règle pour cette nouvelle session. Selon une enquête de l'Ifop pour Consolab, 60% des personnes interrogées ont "fauté", soit 27 points de plus qu'au printemps dernier. Une attestation de déplacement pour aller faire des achats de première nécessité qui se transforme en marche digestive (24%), la dite balade qui dépasse l'heure légale (17%) ou même une visite chez des amis ou à la famille (23 %), sans parler des 9% des sondés qui se sont rebellés contre la loi pour retrouver un partenaire sexuel. A tort plus qu'à raison, certains semblent convaincus que le virus est moins virulent au mois de novembre.
Un lâcher-prise qui se vérifie surtout à la nuit tombée, selon la directrice départementale de la sécurité publique. Si Myriam Akkari constate, en journée, "pas mal de relâchement sur le port du masque dans les villes où c'est obligatoire", c'est plus tard dans la journée que des infractions sont constatées.
Enfin derniers chiffres du jour, le bilan malheureusement provisoire de la pandémie en France s'élève à 42 535 morts, alors que, durant la semaine qui vient de s'écouler, 2 900 personnes ont été admises en réanimation. Ce qui explique sûrement les 52 % de personnes interrogées dans le sondage de l'Ifop qui, depuis le 30 octobre dernier, estiment ressentir un plus fort sentiment de tristesse.Les cas de figure les plus récurrents, ce sont quand même les personnes qui vont voir leurs amis, faire des soirées dans des lieux privés et, bien souvent, ça se termine en tapage nocturne. Nous pouvons donc intervenir et avons la capacité de vérifier pourquoi ces personnes sont dans ce domicile et, souvent, elles sont verbalisées. D'une part, il y a tapage nocturne, ce qui dérange les voisins et, d'autre part, il y a un non respect du confinement.
Éric Vallet et Pierre Lahaye sont allés se balader en front de mer, attestation en poche :Avant même l'intervention télévisée du premier ministre, le préfet de Charente-Maritime renforçait les contrôles sur le terrain :