À Tonnay-Charente, l'ancienne usine Timac d'engrais chimiques continue d'inquiéter les riverains. Depuis plusieurs mois, ils font l'objet d'une surveillance de l'Agence régionale de santé. Un habitant de la commune a décidé d'aller plus loin et de faire tester ses cheveux, à ses frais, pour savoir s'ils étaient contaminés.
En février dernier, Philippe Hafner, habitant de Tonnay-Charente, a pris conscience de l’ampleur de la pollution des sols de sa commune aux métaux lourds. Son corps est-il lui-même contaminé ? Inquiet, il décide de procéder à des analyses.
À ses frais, il réalise un test qui révèle la présence de chrome, de mercure et de cadmium dans ses cheveux.
L’homme ne réside pas dans la cité des jardins, quartier déjà surveillé par l’Agence régionale de santé. Pour lui, la responsable de cette contamination à ces métaux est l'ancienne usine Timac, située à quatre kilomètres à vol d’oiseau de son domicile.
En avoir le cœur net
Pendant des dizaines d'années, l'entreprise a produit de l’engrais azoté et phosphaté. À l’arrêt depuis mars 2023, les terres qui entourent le site sont aujourd’hui en partie polluées par des résidus. Plusieurs secteurs d’habitations concernées ont été délimités et sont surveillés.
"Je n’habite pas dans la zone officiellement contaminée, enfin, je n’en suis pas loin", constate-t-il.
D’ailleurs, le sexagénaire a même fait réaliser des prélèvements dans son jardin. Pour lui, sa terre est potentiellement contaminée par les émanations répétées de l’usine.
"Il faut en avoir le cœur net, s’en assurer, aller vérifier les prés en face du site, traverser la Charente. Il y a des vaches qui viennent dans ce pré. Qui fabriquent du lait, de la viande. Il y a l’usine des eaux qui n'est pas loin", poursuit-il.
Philippe Hafner ne compte pas en rester là. Il veut alerter ses voisins et les inciter à se faire tester, car l'homme craint que la pollution des sites soit bien plus importante que prévu.