Le Brexit fait peser un risque sur l'avenir de la pêche française, et son impact se fera sentir plus largement sur toute l'économie maritime de la France. Avertissement lancé par des participants aux Assises de l'économie de la mer, qui s'achevent ce mercredi à La Rochelle.
Le vrai enjeu du Brexit, c'est la pêche !"
Hubert Carré, directeur général du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins.
"Les pêcheurs français vont dans la Zone économique exclusive (ZEE) de la Grande-Bretagne. Si l'Angleterre quitte l'Union européenne, les pêcheurs français ne pourront plus y aller comme ils veulent", a expliqué Hubert Carré lors d'une intervention consacrée aux "enjeux maritimes du Brexit".
Les Britanniques "ont déjà commencé d'ailleurs, en créant des zones Natura 2000 (sites naturels européens faisant l'objet d'une surveillance particulière), là où les Français allaient.", a-t-il ajouté. Le Brexit pourrait aussi remettre en cause les quotas de pêche consentis aux navires français.
Le transport de passagers pourrait être tout autant impacté par la sortie du Royaume-Uni de l'UE. "Par les effets de monnaie, on est déjà dans le Brexit", a assuré à La Rochelle Jean-Marc Roué, président de la compagnie française Britanny Ferries, qui dessert la Grande-Bretagne, l'Irlande et l'Espagne.
"La livre a perdu 20% de sa valeur contre l'euro. Or 80% de notre chiffre d'affaires est en livres sterling. Avec les dépenses salariales, c'est le contraire. En fait, on a perdu 40% de chiffre d'affaires. Sans compter que les Anglais ont vu leur pouvoir d'achat baisser de 20%", résume-t-il.