La secrétaire d'État à la biodiversité est en déplacement ce lundi 21 février sur les lieux de cette ancienne décharge littorale. Fouras fait partie des trois sites prioritaires à dépolluer.
Si Fouras (Charente-Maritime) affiche volontiers ses atouts naturels comme ses plages, sa fenêtre sur le fort Boyard et sa douceur de vivre, la commune dispose aussi d'une face un peu moins reluisante : sa décharge située en front de mer.
D'une surface de plus de 16.500 mètres carrés, le Pré-Magnou a accueilli durant une trentaine d'années des dépôts sauvages de toutes sortes : gravats, batteries de voiture, verre, et autres emballages.
Selon les éléments recueillis par le Bureau de recherches géologiques et minières, le volume de déchets est estimé "à 22 410 m³ sur une hauteur variant de 0,5 à plus de 2 mètres".
Sa proximité avec l'océan est une source d'inquiétudes indique encore le BRGM.
Le recul du trait de côte dans cette zone (75 m entre 1996 et 2014) conduit désormais à des relargages dans le milieu marin lors des tempêtes ou des grosses mers et à des conséquences très préjudiciables sur la qualité des eaux de l’ensemble de la baie.
étude du BRGM
Fermé depuis les années 90, le site est aujourd'hui hissé au rang de priorité nationale. Dans la foulée du One Ocean Summit qui vient de s'achever à Brest, Emmanuel Macron s'est en effet engagé à résorber d'ici dix ans la cinquantaine de décharges littorales que compte le pays, tous ces sites "présentant à court terme, le plus fort risque de déversement de déchets en mer."
Trois premiers chantiers de retraitement ont été identifiés et pourraient démarrer d'ici l'été prochain :
- Le Dollemard au Havre (Seine-Maritime)
- L’Anse Charpentier à Sainte-Marie (Martinique)
- Et le Pré-Magnou à Fouras
L'État en soutien financier
Le plan de dépollution de ces anciens dépotoirs légaux a été présenté vendredi 18 février par la secrétaire d'état à la biodiversité lors de sa visite au Havre. Ce lundi après-midi à Fouras, Bérangère Abba devrait également en préciser les contours pour le Pré-Magnou.
Présenté comme "exemplaire", "ce projet de dépollution et de renaturation (vise à) stopper à la source une pollution qui impacte les milieux naturels marins et littoraux (dont la réserve naturelle nationale du Marais d’Yves) et le bassin ostréicole, puis de rendre le site à l’état naturel."
Depuis des années, le dossier empoisonne les affaires fourasines. La municipalité souhaite en effet étendre la réserve naturelle nationale d’Yves, à condition de mener au préalable de coûteuses opérations de dépollution évaluées à 7 millions d’euros.
Jusqu'ici réticent à financer, l'Etat semble désormais prêt à mettre la main au porte-monnaie. Vendredi au Havre, Bérangère Abba a annoncé un soutien à hauteur de 50% pour la décharge côtière de Dollemard.