FRANCOFOLIES 2024. "Je voulais que ce disque soit un journal intime" : Aliocha Schneider, entre mélancolie et nostalgie

Dévoué à la musique depuis l'enfance, le chanteur franco-québécois Aliocha Schneider participe pour la première fois aux Francos, au théâtre Verdière. Amour à distance, nostalgie ou encore mélancolie sont des sentiments qui se mêlent chez lui. Nous l'avons rencontré.

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Quatrième membre de la fratrie, Aliocha Schneider monte sur la scène du théâtre Verdière des Francofolies pour la première fois de sa jeune carrière. Également acteur, notamment dans la série "Salade grecque" de Cédric Klapisch et "Tout va bien" avec Sara Giraudeau et sa belle-sœur Virginie Efira, l'artiste franco-québecois interprète la plupart des titres de son album éponyme, sorti en octobre dernier.

Pourquoi avoir choisi un nom éponyme ?

Je voulais que ce disque soit un journal intime, que ce soit quelque chose d'authentique évidemment, mais qu'il soit très sincère et pouvoir parler de ce que je vis. J'ai écrit ces chansons pendant que j'étais en tournage : c'était un moment merveilleux en Grèce. Il y a eu deux tournages : celui pour la série "Salade grecque" mais également pour un film allemand, "Music" d'Angela Schanelec. Je faisais un métier que j'aime, j'étais vraiment comblé, mais, j'étais loin des gens que j'aime, loin de mon amoureuse.

Cet album est un nouveau virage, un nouveau départ.

Aliocha Schneider

Chanteur et acteur franco-québecois

Malgré tout dans l'album, on retrouve aussi de la mélancolie, mais aussi un petit peu de soleil, de la nostalgie... Tout cela, je voulais qu'on le ressente dans le disque.

Dans l'album, il y a le morceau "Ensemble" qui vous a permis d'acquérir une certaine notoriété. Quelle lecture peut-on en faire ?

Quand je l'ai écrit en Grèce, je voulais vraiment faire part ma relation à distance avec mon amoureuse (Charlotte Cardin, artiste québécoise, NDLR). Mais je l'ai écrit volontairement pour que chacun et chacune puisse l'interpréter à sa façon. Une personne m'avait fait part de ce qu'elle ressentait en écoutant ce morceau et évoquait la relation avec sa mère, atteinte de la maladie d'Alzheimer.

Peut-on parler de virage concernant votre carrière musicale avec cet album ?

Oui, il y a clairement un virage avec cet album-là. En général, les albums éponymes se font sur un premier album. Et c'est pour cette raison que je l'ai fait à ce moment-là, parce que j'avais le sentiment que ce soit un premier album. C'est également mon premier album en français. J'ai aussi changé de nom de scène : lorsque mes deux premiers albums sont sortis, je me présentais juste avec mon prénom, Aliocha. À la base, je l'avais enlevé pour faire la distinction entre le chanteur et le comédien. Donc oui, c'est un nouveau virage, un nouveau départ.

Quels retours avez-vous du public sur cet album, sorti maintenant, il y a quelque mois ?

Lorsque les gens écoutent ma musique, évidemment ils parlent de douceur, ce qui est raccord avec ce que je fais. Le plus beau compliment que l'on me donne, c'est lorsque l'on me dit : "j'ai vécu un moment suspendu." Et cela veut dire que c'est un moment hors du temps, et c'est vraiment ce que j'essaye de créer. Quand je vais voir un concert, je veux avoir le sentiment que je voyage dans les chansons. C'est pareil au cinéma quelque part : quand tu regardes un film, t'oublies que t'es dans la salle et tu es ailleurs.

Vous participez pour la première fois aux Francos. Quel effet cela vous procure ?

C'est une chance immense de pouvoir participer aux Francofolies, et ça me rend très heureux. Une fois sur scène, je veux créer quelque chose avec les humains présents. Chaque soir est différent. Je veux juste faire passer un bon moment avec les gens qui sont présents sur scène. Que ce soit pour les gens qui connaissent mon album et qui vont chanter avec moi ou bien ceux qui vont me découvrir. J'aime beaucoup parler sur scène avec le public : ce n'est pas juste une performance où l'on brise le quatrième mur, contrairement au cinéma où je fais mon truc et une fois que je suis projeté, je ne suis plus là.

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