Des bateaux neufs s'étalent à perte de vue sur le port de plaisance à La Rochelle. Bloqués à quai, les navires attendent leurs propriétaires freinés par la crise sanitaire.
L’explication à ce foisonnement de bateaux dans le port charentais est simple. Les chantiers navals de La Rochelle continuent de construire des bateaux, mais se heurtent à des difficultés pour les exportations. Alors, les embarcations fraîchement construites doivent rester à quai plus longtemps que d’ordinaire. En raison de la limitation des déplacements à cause de la Covid, les propriétaires de ces bateaux ne peuvent que difficilement récupérer leurs biens.
Ni entrées ni sorties
Les acquéreurs ont des difficultés à entrer sur le territoire français ou à partir de chez eux, et au final ils ne peuvent pas venir récupérer leurs bateaux. D’où ce phénomène de congestion constate-t-on sur place.
Les bateaux ne peuvent pas partir par convoyage parce que c’est justement compliqué d’aller dans des pays comme le Portugal, l’Espagne ou l’Italie.
Les moyens de substitutions sont limités face au nombre croissants de voiliers neufs. “Des cargos arrivent de temps en temps à la Pallice mais c’est très irrégulier, à peu près une fois par mois et en général il y a cinq ou six bateaux qui partent” ajoute Julien Carayon.
Un record d'affluence
D’habitude à La Rochelle une vingtaine de navires sont en attente de départ. En ce moment, il y en a presque une centaine. Résultat, il faut pousser les murs, enfin les pontons… Le port de plaisance est obligé de mettre des voiliers à couple, de les déplacer sans cesse, car c’est l’engorgement.
Ça passe encore !
Pour l’instant c’est encore viable, les mouvements sont ralentis, mais l’occupation de l’espace pourrait à terme devenir véritable casse-tête. Et c’est dans quelques semaines que les choses risquent de se corser. “À la fin du printemps ce sera différent même si vraisemblablement il y aura un peu moins de manifestations que d’habitude” explique Bertrand Moquay, directeur du port de plaisance de la Rochelle.
Le responsable du port souligne qu’il faudra alors concilier les demandes et donc encore plus qu’aujourd’hui, faire des jeux de chaises musicales et bouger certains bateaux pour libérer certains pontons.
Continuer à vivre… normalement
Et pendant ce temps-là au port de plaisance, il faut en plus continuer les travaux, draguer ou encore poursuivre les réaménagements des pontons. Le ballet nautique va donc aller crescendo sur le plus grand port de la façade atlantique. Pas d’alarme pour autant, il faut savoir rester optimiste.