Selon l'observatoire de la vie étudiante, 40 % des étudiants exercent une activité rémunérée pendant leur année universitaire. Si la majorité de ces emplois sont liés à la formation qu’ils suivent, trouver un travail demeure une nécessité pour payer le loyer, les courses et s'offrir quelques loisirs.
En 2020, 26 % des étudiants travaillaient en parallèle de leurs études, selon le site vie-publique.fr. À La Rochelle, comme dans plusieurs endroits à travers la France, certains étudiants travaillent en parallèle de leurs études pour compléter leurs fins de mois.
Travailler pour subvenir à ses besoins
C'est le cas de Manon Dorlet, étudiante en deuxième année de licence en Sciences de la Vie et de la Terre. Sa faculté est à deux pas de son lieu de travail. "Cela va faire un an que je suis sur La Rochelle, je suis arrivée en septembre 2023. Trouver un travail, c'est facile. J'ai postulé, et dans la semaine, j'avais un entretien avec le directeur, donc ça, c'est fait assez facilement."
C'est la deuxième année qu'elle travaille pour une chaîne de restauration rapide avec un contrat de 12 heures. "En moyenne, je fais entre 12 et 13 heures, avec quelques heures supplémentaires de temps en temps. L'année dernière, j'en faisais un peu plus parce que je me suis rendu compte que j'arrivais bien à m'organiser avec les cours en parallèle. Au final, l'an dernier, j'arrivais à faire des semaines de 15 heures."
Un des points positifs que j'aime avec l'entreprise, c'est que, c'est nous qui envoyons nos disponibilités et qui choisissons les jours où l'on souhaite travailler.
Manon DorletÉtudiante à La Rochelle
Ce contrat étudiant est pratique puisqu'il s'adapte à ses heures de cours : "c'est un des points positifs que j'aime avec l'entreprise, c'est que, c'est nous qui envoyons nos disponibilités et qui choisissons les jours où l'on souhaite travailler. Par exemple, cette année, j'ai préféré mettre toutes mes heures au début de la semaine, du lundi au mercredi. Comme ça, j'ai toute ma fin de semaine et mes week-ends de libre afin de faire mes loisirs et avoir du temps pour travailler."
Le travail ne représente pas uniquement une source de revenus
Pour elle, travailler est une nécessité dans le but de payer son loyer de 550 euros par mois. "Je touche des bourses et des APL : les deux cumulés, ces aides ne permettent pas de payer mon loyer. Pour pouvoir payer le reste et les courses, j'ai préféré travailler. Il y a le fait aussi que je souhaite être indépendante financièrement par rapport à mes parents, parce que je ne suis pas toute seule, j'ai des frères et sœurs aussi. Grâce à ça, j'arrive même à mettre de l'argent de côté."
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Dans ce restaurant de fast-food situé dans le quartier des Minimes de La Rochelle, 60 % des employés sont des étudiants. Travailler lui permet également de rencontrer d'autres étudiants : "le Burger King se situe dans le quartier des Minimes, en plein centre du quartier des étudiants. Tous ceux qui travaillent ici sont quasiment tous étudiants : on est tous dans les mêmes tranches d'âges et on est tous là pour le même objectif. L'ambiance est très sympa... Je me suis même fait une très bonne amie, que je vois en dehors du boulot." Ce job lui permet par ailleurs d'avoir une certaine polyvalence et d'avoir le contact facile avec les gens.
"Cela me permet de mettre un petit peu d'argent de côté et de me faire un peu plus plaisir"
Ania Haag, en deuxième année de tourisme, e-tourisme et ingénierie culturelle des patrimoines, est dans le même cas que Manon. Après les cours, elle prend la direction d'une auberge de jeunesse. Chaque semaine, elle travaille 11 heures par semaine pour 450 euros par mois. Ici, ces tâches sont multiples : la plonge, l'administratif, le bar ou encore le ménage. "J'aime travailler ici parce que c'est une association avec lesquels je partage leurs valeurs, raconte-t-elle. Je suis contente de pouvoir être engagée quand je travaille ici. Et puis, il y a une superbe ambiance avec l'équipe, mais aussi avec les gens que l'on rencontre, notamment des étrangers étant donné que c'est une auberge de jeunesse. Cela me permet de mettre un petit peu d'argent de côté et de me faire un peu plus plaisir. Je peux payer mes sorties et mes courses grâce à cette activité."
Plusieurs de mes amis à La Rochelle sont en contrat étudiant : il y en a pour qui, on peut considérer cela comme un plus, d'autres pour qui c'est vraiment nécessaire pour se payer à manger et payer le loyer.
Ania HaagÉtudiante à La Rochelle
Cette étudiante, originaire de Montpellier, est aidée financièrement par ses parents. Si elle se sent privilégiée, elle se rend bien compte de la dure réalité du coût de la vie étudiante. "Plusieurs de mes amis à La Rochelle sont en contrat étudiant : il y en a pour qui, on peut considérer cela comme un plus, d'autres pour qui c'est vraiment nécessaire pour se payer à manger et payer le loyer. Avec le prix de la vie qui augmente, ce n'est pas forcément évident." Selon l'INSEE, 5,3 % des étudiants occupent un emploi à temps partiel en dehors du cadre de leur formation en 2020.