Ma thèse en 180 secondes. Comment cette lauréate régionale a réussi à résumer sa thèse en trois minutes

Coralie Le Picard, doctorante à La Rochelle, vient de remporter la finale régionale de MT180. Un concours visant à vulgariser les travaux de chercheurs français, en trois minutes. La lauréate de l'édition 2024 consacre sa thèse à la pollution des milieux aquatiques par les microplastiques issus des pneumatiques.

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Condenser en trois minutes des années de recherches. Depuis dix ans, le concours Ma thèse en 180 secondes (MT180) propose aux doctorants français de relever ce défi, initié par l'université du Queensland (Australie) en 2008. Chaque année, ils sont des centaines à se lancer dans la compétition.

Doctorante en écotoxicologie à l'université de La Rochelle et au sein du laboratoire Qualyse, Coralie Le Picard a remporté, mardi 19 mars, la finale régionale du concours, face à quinze autres participants. "La vie d’une doctorante est un marathon. MT180 est un moment assez unique : ça facilite le dialogue avec des personnes qui ne sont pas forcément sensibilisées à nos sujets de recherche."

Entre La Rochelle et San José

Originaire de La Rochelle, la jeune femme se projette dans la recherche en sciences vivantes depuis l'adolescence. "En tant que Rochelaise, il y avait tout ce qu’il faut à côté de chez moi", sourit la lauréate. Après un double master, réalisé entre la Charente-Maritime et le Costa Rica, elle rejoint l'association 4P Scienseas, dédiée à la conservation et la dépollution des littoraux.

"Ça a confirmé mon envie de faire un doctorat, et de m'orienter vers l’écologie et le domaine aquatique. Je me suis spécialisée en toxicité du plastique, issu des pneus de voiture." Intitulé exact de sa thèse : "Détection et effets des microparticules pneumatiques dans les environnements aquatiques".

Comprendre : "Point 1 : apprendre à identifier les microparticules de pneus en laboratoire. Point 2 : analyser des échantillons d’eau pluviale provenant du réseau routier avant d’évaluer l’étendue de la contamination environnementale. Point 3 : tester la toxicité de ces microparticules de pneus sur différents organismes biologiques en laboratoire", a-t-elle expliqué lors de son passage sur la scène de MT180.

Faire appel à son "instinct"

C’est par le biais de son entourage qu’elle a entendu parler de ce concours. “Je trouvais ça incroyable : vulgariser son sujet de thèse, tout en donnant un maximum d’informations intelligibles, pour le faire connaître au grand public. J’étais obligée d’essayer ! Et puis, c’est mon petit côté esprit de compétition !”

La doctorante a d’abord suivi six séances de formation à la prise de parole en public et à l’écriture de discours, au sein de l’université de La Rochelle. Aux côtés d’autres étudiants, elle a appris à se déplacer sur scène et à maîtriser son texte.“Lorsque notre tour arrive, il faut laisser l’instinct prendre le dessus. Le plus important, c’est de faire une présentation qui nous ressemble, dans laquelle on met une touche personnelle.”

Présent à Bordeaux lors de la finale régionale, Arno Bringer, chargé de projet scientifique en santé environnementale et responsable scientifique chez Qualyse, est l’un des encadrants de thèse de la jeune femme.

“Coralie est une personne pétillante, dynamique, force de proposition, et fait preuve d’un grand intérêt pour la recherche, souligne le spécialiste. Avec un vrai sens du timing, puisqu’elle a encore démontré hier qu’elle savait expliquer sa thèse en 180 secondes.”

Une prise de parole "limpide"

Des qualités très précieuses pour les jeunes chercheurs. “L’expression orale et écrite est très importante pour un doctorant, poursuit Arno Bringer. Ce concours est un bon exercice de préparation pour son oral de thèse, et ses prises de parole futures lors de congrès.”

“Condenser sa thèse est assez compliqué. Ça m’a permis de voir quels étaient les points importants de ma recherche”, abonde Coralie Le Picard.

Sa prise de parole “limpide”, estime Arno Bringer, a su captiver le public. Prochaine étape pour la jeune femme : la demi-finale nationale, qui se tiendra vendredi 29 mars à Paris. Une cinquantaine de concurrents venus de toute la France disputeront leur place en finale. À la clef : un chèque de 3 000 €.

Reportage de Céline Serrano et Sébastien Poirier

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