Privés de visiteurs pour cause de coronavirus, les gabiers de la frégate et les bénévoles de l'association Hermione Lafayette ont poussé la chansonnette à distance. En attendant de reprendre la mer.
"Sur l'Hermione, comme en France, nous n'avons pas de pétrole, mais nous avons des idées !" plaisante, sur son site internet, l'association Hermione-La Fayette qui se démène pour continuer à promouvoir sa frégate, privée de visiteurs depuis le 17 mars dernier.
Dernière idée en date donc, un medley de chansons de marins mis en ligne ce lundi. Gabiers et bénévoles y proposent un pot-pourri des classiques du genre comme "Matelot mon bel ami", "Le corsaire le grand coureur" ou encore "Matelot le vent est bon". Plus que la qualité musicale de l'interprétation, les amoureux de la frégate salueront la prouesse technique d'être parvenus à réunir ainsi quarante personnes, toutes confinées à des kilomètres de distance.
Lucile Auclair, jeune gabière de 25 ans, n'est pas peu fière du résultat. Membre de l'équipage depuis 2016, c'est elle qui est à l'origine de ce projet. "J'ai vécu le confinement en région parisienne et l'ambiance à bord m'a beaucoup manquée. Et comme je fais partie d'une comédie musicale, je me suis dit qu'on pouvait le faire nous aussi."
Ça me donne du baume au coeur quand je l'écoute, ça ressemble vraiment à ce qu'on chante en escale.
- Lucile Auclair, gabière sur l'Hermione
Des nouvelles voiles à financer
Il faut dire que les uns et les autres sont pour l'instant privés de grand large, coronavirus oblige. "Il n'y avait pas de grand voyage prévu cette année mais on avait prévu de se retrouver pour fêter les cinq ans de la traversée vers l'Amérique " explique Nicolas Chambon, chargé de communication numérique au sein de l'association. Pas de fêtes, ni de visites, l'Arsenal des mers est fermé jusqu'à nouvel ordre.Avant de reprendre la mer, il faudra de toute façon mener un chantier d'envergure : le remplacement d'une dizaine de voiles sur les dix-sept que compte la frégate. La campagne de financement, lancée la veille du confinement, a démarré timidement. "On a manqué de chance mais on va y arriver" assure Nicolas Chambon.
Moins de 4.000 euros ont pour l'instant été collectés en ligne - "même pas le prix d'une misaine ou d'une grand-voile", il en faudrait donc beaucoup beaucoup plus. Si vous souhaitez les aider, vous trouverez ici comment faire.