PORTRAIT. "J'ai retrouvé du sens à ce que je fais" : Christophe Guibert, un agriculteur bio qui produit lui-même sa farine

À Marsilly, en Charente-Maritime, Christophe Guibert est céréalier bio. Il y a deux ans, il a décidé d'avoir une autre corde à son arc en devenant meunier. Depuis, il commercialise sa propre farine et la revend aux commerçants locaux.

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Les fortes chaleurs s'installent depuis plusieurs jours dans les quatre départements de l'ancienne région Poitou-Charentes. Après les multiples épisodes de pluies, les agriculteurs sortent les moissonneuses-batteuses dès qu'ils le peuvent pour effectuer leurs moissons.

Des journées de 7 h du matin jusqu'à minuit

C'est le cas de Christophe Guibert, un agriculteur basé à Marsilly en Charente-Maritime, qui cultive ses champs en bord de mer. La maturité de la récolte et son taux d'humidité garantissent une bonne conservation des graines au moment de les stocker. Et ces derniers jours, "on ne fait que ça, on fait des grosses journées", s'exclame le céréalier. "On fait en sorte que l'on récolte un maximum avant que d'autres pluies n'arrivent." La récolte n'attend pas : l'agriculteur ne chôme pas et fait des journées pleines, allant "de 7 h, avec les livraisons, jusqu'à minuit", sur une dizaine de jours.

Christophe Guibert compte 460 hectares de champs. Alors quand les moissons arrivent, il ne faut pas tourner ses pouces. "On est concentré sur la récolte, il n'y a que ça qui importe : il faut récolter en temps et en heure, dans de bonnes conditions. Il faut des céréales sèches", ajoute-t-il. Cultivateur de légumes secs et de sarrasin, il cultive également des céréales bio. "Pour le blé bio, on n'emploie pas de produits chimiques, ni d'organes de synthèse." Ces derniers jours, Christophe Guibert moissonne du blé khorason.

La particularité de ce céréalier est qu'il transforme lui-même ses graines en farine. "Je vais également les livrer de manière locale à d'autres producteurs". Il est l'un des rares agriculteurs à être aussi meunier, et à livrer sa farine directement chez les boulangers et les magasins spécialisés.

Céréalier, mais aussi meunier

Pour lui, c'est un tout autre métier qui s'inscrit dans la continuité de son travail. "Mon travail s'arrête lorsque j'ai livré les sacs de farine en boulangerie ou dans d'autres endroits. En devenant meunier, j'ai retrouvé du sens à ce que je fais. J'avais vraiment besoin de ça. Le fait d'installer cet atelier de meunerie, tout prend sens de mon métier d'agriculteur. Aller chercher cette satisfaction auprès de mon client, c'était hyper important pour moi", précise Christophe Guibert.

Je ne me rends pas compte du temps que j'y passe. J'y vais, et je ne me pose pas de questions.

Christophe Guibert

Céréalier et meunier

Petit épeautre, blé, orge... Christophe cultive plusieurs céréales. Une fois les graines écrasées sur une meule de pierre, puis tamisées, la farine peut être acheminée vers les sacs. "Tout cela se fait de manière automatique : une fois les sacs remplis, les moulins s'arrêtent. Et je peux partir vendre ma farine à des restaurateurs, des boulangers, des magasins de détail."

Deux à trois heures le matin, la même chose le soir pour faire de ses graines de la farine, cet agriculteur ne compte désormais plus ses heures : "Je ne me rends pas compte du temps que j'y passe. J'y vais, et je ne me pose pas de questions. J'imagine que si je commence à me les poser, je vais m'arrêter, là, tout de suite. Je n'ai pas le choix non plus, parce qu'économiquement il faut que j'en sorte un résultat."

Favoriser le circuit court

Une farine locale donc, et très demandée par les commerçants locaux, comme Aymeric Micheau, boulanger de la Boulangerie M de La Rochelle. "Pour nous, c'est l'opportunité de travailler avec des producteurs locaux. C'est aussi une façon de mettre en valeur et de sublimer tout le travail fait dans le département et dans la région."

Résultat, la clientèle est plus que satisfaite : "Ce pain est formidable : il est naturel, avec beaucoup de graines. En plus, cette boulangerie est tout près de chez moi donc, c'est top", indique un Rochelais. "Ce pain, c'est le meilleur de La Rochelle. N'importe quel pain ici, c'est très bon", ajoute un autre client. "Le pain est bon, bien digeste, donc c'est un plaisir. Il a un goût différent des autres", conclut une fidèle cliente.

Reportage de Valentine Brevet, Damien Lefauconnier, Christelle Nicolas et Nadine Pagnoux-Tourret :

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