L'homme de 53 ans appartient à la Fraternité Saint-Pie X. Dix-neuf victimes ont été identifiées.
Dix-neuf victimes ont été identifiées à ce jour pour des faits commis "entre le 1er janvier 2006 et le 31 mai 2020 en Vendée et en Charente-Maritime" indique le parquet de La Roche-sur-Yon (Vendée) qui a ouvert une information judiciaire pour "viols par personne ayant autorité, viols sur mineurs de moins de quinze ans et agressions sexuelles sur mineurs de moins de quinze ans et de plus de quinze ans par personne ayant autorité et corruption de mineurs".
L'agresseur présumé est prêtre au sein de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Âgé de 53 ans, il était affecté d'août 2010 à juillet 2020 au prieuré Notre-Dame-du-Rosaire à Saint-Germain-de-Prinçay, une commune rurale située à une quarantaine de kilomètres de La Roche-sur-Yon.Il a été mis en examen pour viols et agressions sexuelles par le magistrat instructeur et "placé en détention provisoire" mercredi, indique encore le parquet à l'AFP, qui précise que le suspect avait été placé en garde à vue lundi après deux plaintes déposées en juillet. Selon France 3 Pays de La Loire, d'autres éventuelles victimes vont être recherchées, le prêtre ayant officié dans plusieurs prieurés en France.
"Il faut que l'agresseur paie" a déclaré à nos confrères l'abbé Laurent Ramé, l'un des prêtres de cette communauté.
Cela ne suffit pas de regretter, il faut qu'il paie et qu'il répare. Et nous aussi. (...) Il faut que les victimes sachent qu'elles ont été entendues et comprises.
►Voyez les précisions sur place de Quentin Duval avec Cyril Dudon
Des victimes probables à La Rochelle et Saintes
Une position claire de soutien aux victimes partagée aussi par l'évêque du diocèse de La Rochelle et Saintes qui a fait part de sa "grande tristesse pour les jeunes victimes et leurs familles".
Mgr Georges Colomb dit avoir été informé il y a un mois environ de ces faits commis au sein d'une communauté qui a notamment deux antennes à La Rochelle et Saintes où le religieux incriminé était amené à officier.
Il venait sans doute célébrer ici, et c'est comme ça qu'il a peut-être pu rencontrer des enfants.
Monseigneur Colomb assure par ailleurs n'avoir eu "aucun mail, aucune visite, aucun appel" à la cellule d'écoute mise en place au sein de son diocèse il y a 4 ans, pour toutes les victimes d'abus.
En rupture avec Rome
Ce n'est pas la première fois que cette congrégation traditionnaliste, fondée en 1970 par Marcel Lefebvre, est impliquée dans des affaires de pédophilie. En 2017, un prêtre avait été jugé en Belgique pour abus sexuels sur trois garçons de moins de 16 ans.Créée en réaction au Concile Vatican II, la Fraternité Saint-Pie X est également connue pour ses positions extrémistes. En 2010, elle avait préconisé d'écarter les homosexuels du sacerdoce des prêtres pour lutter contre les affaires de pédophilie au sein de l'Église catholique.
Ses membres qui disposent en Poitou-Charentes de trois écoles "amies" et de quatre lieux de cultes sont "en rupture avec Rome" rappelle Monseigneur Colomb. "Je ne permettrai pas de donner de leçons car nous-même qui sommes en communion avec Rome avons eu à faire face à ce genre d'affaires."