La deuxième édition du Loto de la biodiversité, intitulé "Mission nature", est lancé ce lundi 28 octobre par l'Office français de la biodiversité et la Française des Jeux. Des tickets à gratter, au prix de trois euros, sont en vente dans le but de financer des projets de préservation de la nature.
Depuis l'an dernier, le Loto de la biodiversité est un jeu de grattage lancé par la FDJ qui contribue à la protection de la biodiversité française. Grâce à sa commercialisation, elle permet de récolter des fonds et de financer des projets en lien avec l'Office français de la biodiversité.
Le Loto, un jeu à gratter qui attire
Et ce n'est pas la première année que les buralistes voient ces tickets être pris d'assaut. "L'année dernière, la Française des Jeux avait déjà mis ça en place pour la sauvegarde de la nature. C'est la même chose que le Loto du patrimoine, sauf que celui-ci concerne l'immobilier, et là, c'est pour la nature", explique Philippe Frugier, buraliste à La Rochelle.
Un jeu à gratter plutôt prisé par la population : "ce n'est pas cher et les gens se sentent concernés. Ils s'intéressent à tous ces soucis. Donc oui, ça se vend", affirme-t-il. Cette année, 19 chantiers ont été sélectionnés. Parmi eux, la création d'un serpenduc au cœur du Marais du Brouage en Charente-Maritime. Ce projet vise à aménager des passages sous la route afin d'assurer un franchissement sécurisé pour plusieurs espèces dont les couleuvres vertes et jaunes, mais également les couleuvres vipériennes.
Un autre projet a lieu en Charente-Maritime, celui de la restauration des marais de Rochefort. Depuis les années 1990, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a acquis 250 hectares de marais à Rochefort, selon le site Mission Nature. Trois sites ont été aménagés pour gérer ces milieux et les espèces associées.
Préserver les espèces du marais de Rochefort
Toujours selon ce site, des infrastructures hydrauliques et pastorales ont été mises en place pour optimiser la gestion des niveaux d’eau et du pâturage pour les éleveurs. Après 20 ans d'utilisation, ces aménagements montrent des signes de dégradation, compromettant leur efficacité. Il est donc important de restaurer ces infrastructures pour maintenir la gestion écologique et la pérennité des espèces qui vivent dans ce milieu.
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Ce marais accueille beaucoup d'espèces patrimoniales, car les surfaces en zone humide sont faibles en France. Les espèces adaptées aux zones humides sont donc menacées, voire en danger d'extinction, à l'échelle nationale et européenne comme le vison d'Europe. On retrouve également la guifette noire, dont moins de 100 couples nichent sur le territoire français. "Sur les parcelles gérées par la LPO dans ce marais, ils nichent environ une quinzaine de couples, et donc une bonne partie de la population" de cette espèce, indique Christophe Egreteau, chargé des propriétés de la LPO en Charente-Maritime.
Ce dernier donne plus de précisions sur ce projet de restauration : "l'idée est d'avoir des financements pour remettre en état ces marais en réparant les vannes, refaire les passages pour le bétail et les engins agricoles afin de gérer à nouveau les niveaux d'eau de manière favorable. Sur ces parcelles nichent de rares espèces menacées. Notre objectif est de concilier une exploitation par les agriculteurs locaux et de favoriser le développement des espèces telles que les mammifères, les oiseaux et les insectes".
L'idée est de créer des milieux très diversifiés pour favoriser au maximum l'accueil d'espèces rares.
Christophe EgreteauChargé des propriétés de la LPO en Charente-Maritime
En jouant sur le pâturage et le niveau d'eau, il est possible de créer des milieux très différents et qui favoriser le développement d'espèces en voie de disparition selon lui. "On peut créer des prairies que l'on dit très rases, très favorables à certains oiseaux pour nicher comme le vanneau huppé ou le chevalier gambette. Pour cela, les parcelles doivent être légèrement inondées au printemps : si elles ne le sont pas, ces oiseaux ne viendront pas. L'idée est de créer des milieux très diversifiés pour favoriser au maximum l'accueil d'espèces rares."
CARTE : Une des réserves naturelles du marais de Rochefort concerné par ce projet de restauration
Selon la LPO, le programme de travaux et de restauration complet sur les trois sites coûterait environ 100 000 euros. L'association espère récolter 80 000 euros grâce au Loto de la biodiversité. Si les objectifs sont atteints, des travaux seraient prévus autour de Saint Laurent-de-la-Prée et de la commune d'Yves, à partir de l'automne 2025.