A La Rochelle, la voilerie Incidence Sails surfe sur le Vendée Globe

Quatre bateaux du tour du monde en solitaire naviguent avec des voiles made in La Rochelle. Dans une période difficile pour la filière nautique, l'entreprise profite du Vendée Globe pour communiquer auprès des professionnels et du grand public.

Sur la longue route du Vendée Globe, Sébastien Simon sur "Arkea Paprec" était longtemps dans le peloton de tête, alors que Clément Giraud sur "la Compagnie du Lit" occupait plutôt la 25ème position. Pas les mêmes bateaux ni les mêmes budgets. Pourtant, on aurait également pu vous parler de Maxime Sorel ou de Stéphane le Diraison. Car ces quatre marins, malgré toutes leur différences, ont au moins un point en commun : leur garde-robe. La lingerie, les bouts de tissus ; pour tous les amateurs, c'est comme ça qu'on appelle les voiles de ces machines à vent. Et ces voiles-là arborent toutes le logo de l'historique voilerie rochelaise, Incidence Sails.

"La course au large fait vraiment parti de l'ADN de l'entreprise"

Fut un temps où Incidences (avec un "s" à l'époque) trustait tous les podiums de la course au large. Une grande majorité des bateaux étaient équipés par ce qui se faisait de mieux sur le marché. Mais, il y a une dizaine d'années, la voilerie s'est retrouvée dans le creux de la vague. "Les cartes ont été un peu rebattues au fil des dernières années", explique Matthias de Christen, directeur général, "souvent pour des questions technologiques". Pas question pour autant de rester à quai. Les dernières innovations en terme de process de fabrication à base de membranes filamentaires (on vous épargnera le mode d'emploi des fibres dyneema et autres films mylar collés sous vide) ont ramené un peu de vent portant sur les planchers de la voilerie. Et dans ces temps difficiles pour la filière nautique, privée de salons et prenant la crise de plein fouet, une course comme le Vendée Globe est une bonne occasion de sortir la tête de l'eau.

La course au large fait vraiment parti de l'ADN de l'entreprise et c'est quelque chose que l'on veut absolument maintenir. Demain, nous serons encore plus présents parce qu'on aura une réponse, à la fois, technologique, en terme de dessins et d'accompagnement des teams qui nous permettra de reprendre encore plus pied dans la course. Le Vendée Globe, quand on voit la notoriété et l'engouement autour de cette course, ça reste une belle vitrine et, surtout, c'est l'endroit où on veut être, un bon moyen pour tester nos produits et les améliorer.

Matthias de Christen, directeur général d'Incidence Sails

Depuis le départ de cette dixième édition, la voilerie a donc décidé de diffuser, sur son site internet et sur les réseaux sociaux, une série de podcasts où les salariés parlent de leur métier et, surtout, de leur passion pour le Vendée Globe. "Chez nous, c'est un peu une fête", raconte César Dohy, commercial en charge de la course au large. Lui-même marin, il s'amuse avec les mêmes logiciels de routage que "ses" skippers et vit "son" tour du monde dans son bureau de Périgny.

Ce qui est vraiment magique dans le monde de la voilerie, c'est que c'est un métier sédentaire qui vous permet quand même d'être marin, de continuer à vivre de votre passion. Ca nous permet d'avoir accès à énormément de projets que l'on n'aurait pas eu dans une carrière de marin.

César Dohy, commercial en charge de la course au large

"Je ne les envie pas du tout !"

"Ma spécificité, c'est d'être impliqué dans les performances des bateaux". Maxime Paul aussi est un marin, mais surtout, dessinateur au bureau d'étude. Avant les courses, il lui arrive souvent de devoir aller tirer des bords sur les voiliers qu'il habille, comme avec Sébastien Simon, un des favoris de cette édition 2020. "Je suis en contact avec les équipes d'Arkea Paprec" raconte-t-il dans le premier épisode des podcasts de la voilerie, "je sais que si il y a quoi que ce soit, ils vont m'appeler". Prémonition ? Au large du Cap de Bonne-Espérance, malheureusement, Sébastien a heurté un OFNI et cassé un de ses foils.

Je ne les envie pas du tout ! Et pourtant, je navigue souvent, j'adore être sur l'eau. Mais quand je vais sur un Imoca, les bateaux sont tellement inconfortables, il y a si peu de place pour naviguer dessus... Ils sont courageux, ils n'ont peur de rien. Certains partent même avec très peu d'argent et se mettent en danger financièrement. C'est cette pugnacité que je trouve admirable.

Maxime Paul, dessinateur au bureau d'études

Cette série de podcasts va ainsi accompagner la course jusqu'à son dénouement. Et allez savoir, ça sera peut-être une garde-robe made in La Rochelle qui sera sur la plus haute marche du podium.
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